Thème n «Genre et santé de la femme», le changement démographique et le cycle de vie des femmes a été au cœur du débat lancé par l'Insp. L'intérêt de cette réflexion est d'appuyer les études et les recherches sur les contraintes qui entravent l'accès aux soins des femmes et la prise en charge de leurs souffrances. A ce titre et au regard des bouleversements biologique et culturel, le Dr Faïka Medjahed a estimé, hier, lundi, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, qu'il est nécessaire « de connaître les besoins de celles-ci en matière d'accompagnement thérapeutique dans les différents cycles de leur vie». La responsable de la santé de la femme à l'Institut national de santé publique a indiqué que les grossesses et les pathologies obstétricales représentent 18.62 % des hospitalisations en Algérie. Selon elle, les maladies de l'appareil circulatoire et les cancers touchent de plus en plus les femmes. De son côté, le directeur des études et analyses de l'évolution des indicateurs sociaux pertinents au commissariat général à la planification et à la prospective, Faouzi Amokrane a souligné que la moitié de la population algérienne en âge de procréer est célibataire. On saura, à la faveur de cette communication, que le nombre des femmes en âge de procréer dont l'âge est de 15 à 49 ans, est de 10 millions. Selon l'intervenant, l'âge moyen au mariage des femmes est aujourd'hui de 29 ans. Un recul qui n'est pas sans conséquences, alerte-t- il. Elles sont nombreuses, dit-il, à avoir choisi de faire une croix sur l'espacement des naissances au détriment de leur santé. D'autres se rabattent, cependant, sur l'insémination artificielle. En dépit, par ailleurs, de l'augmentation du taux de naissances (850 000 en 2009) et le recul de la mortalité néonatale (de 35 à 23 décès pour 1 000 naissances vivantes), le nombre d'enfants par couple demeure relativement stable depuis quelques années. Il est en moyenne de un à trois enfants par femme, estime M. Amokrane. Le spécialiste a, en guise de conclusion, appelé les pouvoirs publics à «revoir la politique de la santé maternelle et infantile ainsi que le planning familial». Une nécessité dictée par la transition épidémiologique des maladies infectieuses aux maladies chroniques, dit-il. De son côté, le docteur Ould Taleb spécialiste en psychologie infantile a soulevé le problème de la politique de santé et d'éducation sexuelle en direction des adolescentes. Un volet qui a suscité l'intérêt de plusieurs intervenants qui ont soulevé le problème de l'inexistence d'espaces adéquats pour expliquer aux jeunes filles les nombreux changements caractérisant cet âge.