Comment prendre en charge les 11 millions de célibataires (hommes et femmes), les 850.000 naissances vivantes, comment lutter contre la mortalité infantile et maternelle et comment faire face aux maladies de l'appareil circulatoire et les cancers qui touchent de plus en plus les femmes ? Ce sont les questionnements auxquels les participantes de la journée organisée, hier, à l'Institut national de santé publique (INSP) sur le thème du « genre et la santé des femmes » ont tenté de répondre. L'objectif de ce thème, selon la directrice de l'INSP, est pour mieux appréhender la réalité marquée par un double constat. Il s'agit de l'avancée des connaissances tant en biologie qu'en psychologie mais également de l'évolution culturelle dans l'appréhension de la féminité qui ne cesse de souligner les spécificités de genre dans les soins requis aux différents âges de la vie. Pour le Dr Faika Medjahed, responsable du service «Santé Femmes» à l'INSP, il s'agit « d'encourager la recherche, les études et les enquêtes pour connaître dans un premier temps les besoins en matière d'accompagnement thérapeutique des femmes aux différents cycles de leur vie ». Cette responsable estime que les grossesses et pathologies obstétricales représentent 18,62% des hospitalisations et que les maladies de l'appareil circulatoire et les cancers touchent de plus en plus les femmes, ainsi que les violences ciblant les femmes qui sont multiples, handicapantes, voire mortelles. De son côté, Fouzi Amokrane, directeur au Commissariat général à la planification et à la prospective, a fait savoir que les 11 millions de célibataires que compte la population algérienne représentent une « bombe à retardement». « Il faut tout de suite faire quelque chose en matière de communication pour cette tranche de la population ». Selon lui, celle-ci ne bénéficie d'aucun espace de rencontre ni de prise en charge psychologique pour les plus âgés. Il a ajouté en outre qu'aujourd'hui la transition démographique est déterminée par la femme et son comportement procréateur. « En d'autres termes, explique- t-il, nous avons un fort potentiel reproductif de 15 à 49 ans qui englobe environ 10 millions de femmes ». Cela pose, a-t-il ajouté, le problème de la planification familiale et la prise en charge de la mère et de l'enfant. Dans cette optique, le professeur Djamil Lebane, chef du service néonatologie au CHU Mustapha a soulevé le problème de la formation du personnel pour la prise en charge du nouveau-né. Il a indiqué que certaines parturientes meurent en couche faute de prise en charge, notamment dans les régions démunies.