La France a qualifié, hier, de «légitimes» les protestations des autorités algériennes au sujet de l'utilisation de l'emblème national dans une affiche électorale du parti de l'extrême-droite française, le Front national (FN). «Les autorités algériennes ont fait part, hier, de leurs protestations légitimes quant à l'usage extrêmement choquant qui est fait du drapeau algérien», a indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors de son point de presse. «Nous déplorons avec force l'usage indigne et dégradant d'un drapeau national à des fins électoralistes», a ajouté le porte-parole du Quai d'Orsay. Lundi, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait affirmé que l'Algérie protestait «officiellement» auprès de l'Etat français au sujet de l'affiche du parti du leader de l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, pour les élections régionales. «Nous avons protesté officiellement et c'est à l'Etat français de prendre les dispositions qui s'imposent lorsque des symboles de pays étrangers sont mis à genoux», avait déclaré M. Medelci, en marge de la cérémonie présidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en l'honneur de la femme algérienne, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. «Je n'ai pas besoin de dire aujourd'hui que des comportements de ce type sont condamnables, qu'il s'agisse de la France ou d'autres pays. Nous devons respecter les symboles des uns et des autres. C'est la position de notre pays et nous ferons en sorte qu'elle soit respectée chez nous», a ajouté le ministre. Cette affiche, placardée dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), représente une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France recouverte du drapeau algérien et sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles, avec comme slogan électoral «Non à l'islamisme». Plusieurs associations, comme l'Espace franco-algérien, le Mrap, le Cran et Devoir de mémoire, ont saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre pour interdire cette affiche et poursuivre le FN pour «incitation à la haine». L'affaire a été examinée lundi en fin d'après-midi et le verdict sera rendu vendredi.