Incertitude n «La réunion sera complètement différente de ce qui avait été prévu quand elle a été convoquée». Prévue vendredi prochain à Moscou, la réunion du Quartette pour le Proche-Orient, dont l'objectif était d'apporter une bénédiction aux négociations indirectes mises sur pied par les Etats-Unis et d'énoncer certaines attentes pour celles-ci, est chamboulée par la crise d'Al Qods survenue ces derniers jours. En pleine crise autour de constructions juives à Al Qods, elle pourrait aboutir à accentuer la pression sur Israël. A titre de rappel, les négociations ont été tuées dans l'œuf par l'annonce de la construction de 1 600 logements dans la partie arabe de la Ville Sainte. L'initiative du gouvernement israélien, qualifiée de «catastrophe ferroviaire diplomatique» par Michelle Dunne, a été lancée en pleine visite en Israël du vice-président américain Joe Biden. Elle n'a pas seulement provoqué le retrait immédiat des Palestiniens des pourparlers indirects. Elle a suscité une crise grave avec les Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël, qui avaient consacré des mois d'efforts à cette tentative désespérée de relancer le dialogue israélo-palestinien. La réunion du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) «pourrait accentuer encore un peu la pression sur les Israéliens, qui sont préoccupés par leur légitimité internationale». Le Quartette «est proche de la ligne dure des Etats-Unis» et a condamné la semaine dernière les nouvelles constructions israéliennes, à l'instar de l'administration Obama, mais aussi de la Ligue arabe et des Européens. Si la déclaration qui sera publiée à l'issue de la réunion contient des demandes spécifiques adressées au gouvernement israélien, cela indiquera clairement que les Américains ont l'intention de pousser la confrontation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Invitée à lever un coin du voile sur la ligne qu'elle tiendra à Moscou, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, s'est bornée à rappeler son objectif d'un «plein engagement des Israéliens et des Palestiniens». «Nous verrons ce que nous réservent les jours à venir», a ajouté la secrétaire d'Etat, dont un proche a confié qu'elle pourrait s'entretenir au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant son départ pour la capitale russe, aujourd'hui mercredi. Catherine Ashton, la haute représentante de l'UE, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, arriveront de leur côté à Moscou après avoir effectué à Gaza une visite exceptionnelle pour y étudier la situation humanitaire. La chef de la diplomatie européenne vient d'accuser Israël de «mettre en danger et saper l'accord de principe en vue d'entamer des pourparlers indirects».