Un film hommage au chanteur Kamal Hamadi (74 ans) a été projeté, jeudi, en compétition, dans le cadre de la 10e édition du festival du film amazigh. D'une durée de 72 min, le film intitulée Kamal Hamadi, Ger Yenzizen (entre les fils de la guitare), est un documentaire réalisé par le cinéaste Abderazak Larbi Chérif en reconnaissance à l'apport de cette personnalité musicale au monde de la culture nationale, à travers une rétrospective sur son cheminement artistique, s'étirant sur plus de 50 ans et jalonné d'une flopée de réalisations composée de chansons, d'opérettes et de pièces de théâtre. La projection s'est déroulée en présence d'un public venu en grand nombre pour (re) découvrir l'artiste '»rouget» qui a bercé leur enfance par ses mélodies envoûtantes, chantées en solo ou en duo. Beaucoup d'artistes étaient également présents dans la salle, dont notamment Lounis Aït Menguellat et Akli Yahiatène. Ce documentaire se veut être un aperçu sur le riche parcours de l'artiste, né en 1926 à Ath Yenni (Tizi Ouzou), décor où s'est déroulée une partie du tournage de films pour restituer l'enfance de l'artiste, qui s'est forgé une destinée artistique en dépit de l'hostilité de l'environnement de l'époque où la chanson n'avait pas droit de cité et était considérée comme tabou, voire «un sacrilège». C'est d'ailleurs en tenant compte de cette «contrainte» que Larbi Zeggane (son vrai nom) s'est donné pour pseudonyme «Kamel Hamadi». «Quand mon père a fini par savoir que son fils chantait, il m'a demandé de cesser de le faire allant jusqu'à me menacer de me mettre en quarantaine, en ne m'adressant plus la parole», a révélé l'artiste devant l'auditoire, à la fin de la projection du film. «J'ai toujours respecté mon père, mais cette fois-là je lui ai clairement signifié que j'étais déterminé à continuer de chanter, advienne que pourra...», a-t-il ajouté. Riche en enseignements sur la vie et l'œuvre de l'homme et de l'artiste, ce film révèle que la chanson Ammi Azizen interprétée par le maître du chaâbi, Hadj M'hamed El-Anka, a été composée par Kamel Hamadi qui a vécu, dans les années 50, en France où il a côtoyé de nombreux artistes au niveau des nombreux cafés gérés par ses compatriotes.