Absence n L'état de santé de l'actrice l'a malheureusement empêchée d'assister à la cérémonie qui lui était dédiée. Un vibrant hommage a été rendu, hier, samedi, à la salle Sierra-Maestra, à la doyenne des comédiennes algériennes. La cérémonie, organisée à l'initiative de l'association artistique du cinéma «Lumières», a commencé par une introduction musicale exécutée par une troupe de zorna, suivie d'un récital poétique déclamé par l'acteur Mohamed Adjaïmi en l'honneur de Keltoum, dont l'état de santé l'a empêchée d'assister à cette rencontre. Un film de 52 minutes retraçant l'œuvre et le parcours de Keltoum, réalisé par Amr Rabia, a été projeté. Des témoignages élogieux ont été apportés par des comédiens et cinéastes qui ont eu «la chance» de partager des plateaux de tournage ou les planches du Théâtre national algérien avec cette «icône» des 4e et 7e arts. «C'est une grande dame. Je perds tout mon langage pour qualifier cette reine du théâtre algérien. Dans tous les alphabets, il existe des consonnes et des voyelles. En langue théâtrale, je dirais que Keltoum est l'une des plus grandes voyelles de notre métier», a indiqué l'acteur Saïd Hilmi. Fatiha Berbère, qui a commencé sa carrière de comédienne dans la pièce Les femmes savantes de Molière en 1959, a souligné que «c'est grâce à Keltoum que les comédiennes algériennes existent aujourd'hui». «Keltoum a été la première femme algérienne qui a osé être comédienne, à une époque où les métiers artistiques, de façon générale, n'étaient pas forcément appréciés par la société, encore pire pour une femme et c'est elle qui nous a ouvert la porte du théâtre», a-t-elle ajouté. Farida Saboundji a préféré parler de Keltoum «l'amie» au lieu de la comédienne, car elle a partagé avec elle des moments «forts» et «tristes» depuis déjà 64 ans. «Avec Keltoum, c'est une amitié de très longue date. Nous nous connaissons depuis 64 ans. C'est une amie éternelle pour moi. Nous avons joué dans plusieurs pièces, même avant la Révolution. Nous avons partagé ensemble des moments de joie et de peine», a-t-elle dit. Benyoucef Hattab a, quant à lui, évoqué le courage qui caractérisait Keltoum du fait qu'elle «a osé briser les tabous et se lancer dans le théâtre, ce qui n'était pas du tout facile même pour les hommes», a-t-il indiqué. «Elle est allée jusqu'au bout de sa passion et elle a réussi. C'est une dame respectable et respectueuse. C'est la première femme en Algérie qui a intégré avec bravoure et dévotion le monde du théâtre. Elle mérite tous les honneurs du monde», a conclu Hattab.