Il y a 40 ans, le 25 février 1964, au Convention Hall de Miami, Cassius Clay, un jeune boxeur de 22 ans, invaincu en 19 combats professionnels, s'appropriait le titre mondial des poids lourds en battant Sonny Liston, 31 ans. Liston, qui souffrait d'une épaule, avait jeté l'éponge au 7e round. Pourtant, entre les 3e et 6e reprises, Clay ne voyait rien, quasiment aveuglé par une pommade qui avait coulé dans ses yeux. Il avait même demandé à son entraîneur Angelo Dundee de jeter l'éponge, tant il souffrait. Mais Dundee l'avait remis sur le ring avec une seule consigne : «Cours.» Et Cassius avait dansé autour de Liston, évitant les coups. Le chroniqueur de boxe du New York Times écrivait alors : «D'une façon incroyable, le fanfaron grande-gueule, gamin prompt à l'insulte, disait vrai. A savoir qu'il allait gagner.» Clay n'avait, en effet, pas arrêté de provoquer son adversaire, le traitant de «gros ours», dès qu'il le rencontrait ou que la presse l'interrogeait. Le dernier coup de gong annonçait la naissance d?un mythe. Le lendemain, Clay annonçait sa conversion à l'Islam et devenait Muhammad Ali. Ali est né à Louisville (Kentucky) en 1942. Trois fois vainqueur de la couronne mondiale des lourds, médaillé d'or olympique à Rome en 1960, il a disputé plus de 60 combats en 18 ans de carrière, remportant 56 victoires, pour seulement 5 défaites. Atteint de la maladie de Parkinson depuis de nombreuses années, il s'est retiré dans sa maison du Michigan, en compagnie de sa femme Lonnie.