A entendre parler des projets dont a bénéficié Issiakhen Oumeddour, on est tenté de dire que ce village est mieux loti que d'autres sur le plan des infrastructures sanitaires et de jeunesse. En effet, le village a bénéficié d'une polyclinique et d'une maison de jeunes. Mais ces établissements ne fonctionnement pas. La polyclinique, dont le gros œuvre a été réalisé, a été abandonnée et les travaux sont à l'arrêt depuis une année, en attendant une enveloppe financière qui n'arrive toujours pas. «Lorsque nous avons voulu nous renseigner au niveau de l'APC sur les raisons de l'arrêt du chantier, on nous a dit que les travaux ne reprendront qu'après le déblocage d'une deuxième tranche», nous informe un membre du comité de village. Celui-ci nous dit que pour changer un pansement, les habitants sont contraints d'aller jusqu'en ville alors que cela aurait pu se faire au niveau du village. Actuellement, l'infrastructure d'une architecture qui s'intègre au village est exposée à la dégradation si les travaux ne reprennent pas. Mais aussi faudra-t-il qu'elle soit opérationnelle car si après sa réception, elle reste fermée, il ne sert à rien de la réaliser. C'est le cas de la maison de jeunes qui a été réalisée et achevée et demeure fermée n'assurant aucune activité. Le comité de village a dû mettre en place un gardien pour éviter la dégradation de l'infrastructure – déjà quelques vitres sont brisées. Mais ce gardien qui vieille sur un bien public n'a pas été payé depuis qu'il assure cette noble tâche et ce, depuis plusieurs mois. Tout en réclamant son salaire, il menace de ne plus assurer le gardiennage. Nous nous dirigeons vers l'abribus et notre regard se pose sur un graffiti qui résume la détresse du village : «Sikh Oumeddour la Colombie, vive zetla...» Quatre maisons menacées par un eucalyptus l A l'entrée du village, un énorme eucalyptus se dresse fièrement vers le ciel. Mais cet arbre, vieux de plusieurs années, représente un véritable danger pour les habitations qui se trouvent juste à côté. Un vent fort risque de faire tomber l'arbre qui, dans sa chute, écraserait trois ou quatre habitations. Des démarches ont été entreprises pour couper l'arbre, mais les promesses faites dans ce sens n'ont pas été concrétisées ; pourtant il s'agit d'une menace sérieuse sur des vies humaines.