Enquête n D'après une enquête menée durant le dernier trimestre 2009, le taux de chômage en Algérie est de 10,2%. Le 6 janvier 2010, le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), Mounir Khaled Berrah, a communiqué les résultats préliminaires d'une enquête nationale effectuée auprès des ménages sur la base des critères du Bureau international du travail (BIT). Ainsi, et selon cet organisme, la population active du moment (âgée de plus de 15 ans et en mesure d'exercer une activité) est estimée à 10 544 000 personnes. Là, on ne sait déjà pas pourquoi l'ONS prend en compte les personnes de plus de 15 ans, car, comme on le sait, l'âge de travail exigé par la loi est plus de 16 ans, mais pas plus de 15. Plus de 6 millions de personnes travaillent dans le privé. Ce qui veut dire que moins de 50% de la population active travaille dans le secteur public. On sait bien que beaucoup préfèrent travailler dans le secteur public, non parce que les salaires sont supérieurs, mais parce qu'il y a plus de stabilité et de sécurité. On sait bien que dans le secteur privé, de grands problèmes persistent encore comme le travail au noir et l'exploitation. Ainsi, la population active occupée du moment (exerçant un travail d'une durée d'une heure au moins) a atteint 9 472 000 personnes, dont 84,7% sont des hommes et 15,3% des femmes. L'ONS note également que les deux tiers de la population occupée totale sont des salariés soit permanents (33,1%), soit non permanents et apprentis (32,5%), alors que 29,2% de la main-d'œuvre totale est constituée d'employeurs et d'indépendants, et 5 % sont des aides familiaux. Ces chiffres démontrent clairement que le nombre des travailleurs permanents est presque le même que celui des travailleurs non permanents. Ce qui veut dire qu'il y a un problème. Selon la même enquête, le secteur tertiaire occupe plus de la moitié de la main-d'œuvre totale (56,1%), suivi par le BTP (18,1%), l'agriculture (13,1%) et l'industrie(12,6%). Ce qui veut dire qu'il existe un grand déséquilibre entre ces secteurs. En moyenne, deux occupés sur trois travaillent dans le secteur privé ou mixte, soit un total de 6 236 000 personnes. Cette part atteint 68,1% chez les hommes mais ne constitue que 49,5% chez les femmes. 18,1% des chômeurs sont des femmes. Quant au chômage, en se référant au même BIT, l'ONS constate que la population en âge de travailler (entre 15 et 59 ans), qui est sans travail est disponible, à la recherche d'un travail, est estimée à 1 072 000 personnes, soit un taux de chômage de 10,2% par rapport à la population active. A la satisfaction du directeur général de l'ONS, ce taux a baissé de 27% en 2001 à 11,3% en 2008 et atteint, pour la dernière semaine d'octobre 2009, le taux de 10,2%. Il existe, cependant, de grandes disparités entre les deux sexes puisque le taux de chômage masculin n'est que de 8,6% alors que chez les femmes, il est de 18,1%. Le chômage touche, par ailleurs beaucoup plus la frange juvénile. 21,3% des chômeurs ont moins de 25 ans, près de trois chômeurs sur quatre (73,4%) sont âgés de moins de 30 ans et 86,7% ne dépassent pas 35 ans. Loin des discours satisfaisants, une réalité saute aux yeux : le chômage en Algérie touche la frange de la société la plus importante qui est la jeunesse !