Scandales n Des centaines d'abus sexuels ont été signalés ces derniers jours dans des églises catholiques à travers plusieurs pays européens et d'Amérique. Le plus gros scandale a été révélé le 25 mars dernier par le quotidien américain New York Times, faisant état d'abus sexuels commis par un prêtre américain sur 200 enfants d'une école de sourds-muets dans la région de Wisconsin. Le cardinal Ratzinger – aujourd'hui le pape Benoît XVI – et d'autres responsables du Vatican auraient couvert les abus sexuels de ce prêtre pédophile. Ces révélations ont contraint le pape Benoît XVI à prendre la décision d'ester les hommes d'Eglise coupables d'actes pédophiles en justice. Des responsables du Vatican ont déclaré récemment que plus de 3 000 accusations de scandales sexuels à l'encontre de prêtres ont été traitées par la justice de 2001 à 2010 pour des affaires commises ces cinquante dernières années. «Dans près de 60% des cas, on a plutôt affaire à des actes d'éphébophilie, c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30%, de rapports hétérosexuels et pour les 10% restant, de véritable pédophilie, c'est-à-dire d'une attraction sexuelle pour des garçons impubères», a noté le ministère public du tribunal de la congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican. L'église catholique a réduit les coupables (environ 300) à l'état laïque, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus donner les sacrements. La majorité des dénonciations émane des Etats-Unis, «environ 80% des cas en 2003-2004», une proportion tombée à «25% des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier» en 2009. De 2007 à 2009, «la moyenne annuelle des cas signalés a été de 250», a relevé le même responsable. Ces dépassements graves de la part des hommes de religion portent atteinte à la crédibilité de l'Eglise, ce qui a poussé les responsables catholiques à réagir avant que les scandales ne prennent d'autres proportions incontrôlables. Des milliers de croyants ont exprimé leur consternation, appelant à relancer de nouveau le débat sur le célibat des prêtres. Car, il faut savoir qu'actuellement les prêtres catholiques n'ont pas le droit de se marier et doivent se sacrifier pleinement pour le service de l'Eglise. Mais le pape Benoît xvi a vite mis un terme à ce débat, affirmant que le célibat des prêtres était sacré et qu'il n'est pas question de prendre des mesures dans ce sens. «Le célibat est un signe de la consécration tout entière des prêtres au Seigneur», a insisté Benoît xvi, écartant toute relation entre le célibat et les actes de pédophilie. Il faut savoir que le célibat des prêtres n'est devenu une obligation qu'à la fin du XIe siècle, sous l'influence des moines qui étaient des célibataires par choix. Les responsables catholiques estiment que la pédophilie ne représente pas un danger mais ce qui est certain, c'est que ces scandales sexuels ont porté une lourde atteinte au caractère sacré de l'eglise. Des chrétiens intervenant à la télévision ou sur les forums de discussion sur Internet sont unanimes à dire que la foi et l'attachement aux valeurs chrétiennes ne peuvent sortir l'homme de sa nature. Pour la plupart des intervenants, le célibat des prêtres représente une cause essentielle dans ces dérives, s'appuyant sur le fait que ce genre de scandales est presque inexistant dans les églises protestantes qui permettent le mariage des prêtres.