Inquiétude n Les militants sahraouis des droits de l'homme craignent des représailles de la part des autorités marocaines à leur retour dans les territoires occupés. Ces membres de la troisième délégation de militants sahraouis des droits de l'homme ayant séjourné dans les camps de réfugiés sahraouis ont indiqué, hier, dimanche, à cet effet, avoir rédigé une «lettre testament». «Notre première escale, après notre départ ce lundi, sera l'aéroport de Casablanca. Nous ne savons pas si le régime marocain nous laissera passer ou non. Mais il y a deux probabilités : soit il nous arrête, soit nous subirons le même traitement que celui réservé à Aminatou Haïder», a déclaré un des douze membres de la délégation, Naâma Asfari, lors d'un point de presse à Alger. Il a annoncé que sa délégation a préparé une «lettre testament» qu'elle a remise au président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mohamed Mahreze Lamari, présent à la conférence, pour qu'elle soit publiée en cas d'arrestation de ses membres. M. Asfari a indiqué que les militants sahraouis des droits de l'homme subissent une «répression féroce» dans les territoires occupés, imposée par les autorités d'occupation marocaine. «Les militants sahraouis des droits de l'homme vivent sous un embargo médiatique et militaire dans les territoires occupés, subissant une répression féroce», a-t-il souligné. Rappelant qu'il figurait parmi la première délégation qui s'est déplacée dans les camps de réfugiés sahraouis, il a souligné que sa détention durant quatre mois dès son retour, «risque de se reproduire avec la présente délégation». «J'ai subi les pires sévices de la part des services de sécurité de l'occupant», a-t-il ajouté. «La première délégation a été arrêtée et ses militants ont entamé une grève de la faim depuis 18 jours, alors que les membres de la deuxième délégation ont subi des violences», a-t-il souligné. S'agissant de la visite de la délégation dans les camps de réfugiés, les militants des droits de l'homme ont expliqué qu'elle a pour objectif de démontrer l'attachement du peuple sahraoui dans les territoires occupés au droit à l'autodétermination et au combat pour la liberté sous la conduite du Front Polisario. Sidi Mohamed Dadach, lauréat du prix Thorolf-Rafto-2002 des droits de l'homme, ancien détenu politique dans les geôles marocaines où il a passé 24 ans, a déploré, pour sa part, le parti pris en faveur des thèses marocaines de certaines chaînes arabes de télévision, telles que El-Jazeera et El-Arabia au point, a-t-il dit, de faire dans la «désinformation». «Le peuple sahraoui est plus que jamais attaché à sa liberté. La propagande marocaine n'a aucun effet sur les Sahraouis», a affirmé M. Dadach.