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Rabat face à une nouvelle affaire de violation des droits de l'homme Les six détenus politiques sahraouis à Salé (Maroc) incapables de bouger ou de marcher
Après 17 jours de grève de la faim, l'état de santé des six militants sahraouis des droits de l'homme, dans la prison marocaine de Salé, s'est “dangereusement détérioré”, mettant le Maroc dans une mauvaise posture sur la scène internationale, surtout que l'affaire Aminatou Haïdar est encore fraîche dans les mémoires des défenseurs des droits de l'homme. Le royaume alaouite s'est une fois encore empêtré dans une nouvelle affaire de violation des droits de l'homme, qui commence à prendre des proportions pour le moins gênantes pour le gouvernement d'Abbas al-Fassi au vu des derniers développements de la grève de la faim entamée il y a dix-sept jours par les militants sahraouis des droits de l'homme emprisonnés à leur retour à Casablanca suite à un séjour dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. En refusant de satisfaire les revendications de ces prisonniers qui demandent un procès équitable ou une libération inconditionnelle, Rabat les a poussés à recourir au procédé de la grève de la faim, qu'ils ont entamée le 18 mars dernier, afin de se faire entendre. À en croire les informations en provenance de la prison de Salé (Maroc), les détenus politiques sahraouis se trouvent dans un état de santé des plus inquiétants. Selon une dépêche de l'agence de presse sahraouie SPS, citant des défenseurs sahraouis des droits de l'homme en contact avec les prisonniers, ces derniers sont “incapables de bouger, de marcher ou de parler, les grévistes n'ont pas quitté leur cellule depuis vendredi dernier”. La même source souligne que “l'administration pénitentiaire marocaine ignore leurs revendications légitimes d'un procès équitable ou de leur libération”. Il est également rapporté que “les souffrances d'Ali Salem Tamek s'accentuent avec les difficultés respiratoires, l'asthme et les vomissements alors que Brahim Dahan est encore incapable de bouger son bras droit et souffre de douleurs aiguës à l'estomac”. Quant au détenu politique Ahmed Naceri, il “souffre de douleurs cardiaques et de tachycardies, Yahdih Tarouzi de douleurs cardiaques et abdominales et Rachid Seghir de douleurs articulaires”. Il ne fait aucun doute que le délaissement dont font preuve les autorités marocaines à leur égard, se répercutera inévitablement par l'aggravation de leur état de santé, voire leur mort. À travers cette attitude, le Maroc, qui a été forcé de céder à la pression internationale dans l'affaire de la grève de la faim de la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haïdar, en la laissant retourner auprès des siens à El-Ayoune, ne semble pas avoir retenu les leçons du passé et continue de violer les droits de l'homme. Il faut s'attendre donc à ce que les organisations non gouvernementales de défense de droits de l'homme se saisissent de l'affaire des grévistes de la faim sahraouis pour obliger le gouvernement marocain à les traiter conformément aux lois. Devant la sauvagerie du traitement réservé aux détenus, les membres de la troisième délégation de militants sahraouis des droits de l'homme ayant séjourné dans les camps de réfugiés sahraouis ont fait part à Alger de leur crainte d'être l'objet de représailles de la part des autorités marocaines à leur retour dans les territoires occupés du Sahara occidental, indiquant, à cet effet, avoir rédigé une “lettre testament”. En outre, le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Le président sahraoui a placé “la situation des droits de l'homme” parmi ses priorités lors des discussions sur les développements de la cause sahraouie prévues ce mois d'avril, a indiqué lundi l'Agence de presse sahraouie (SPS). Dans un message adressé au président du Conseil de sécurité, le délégué permanent du Japon aux Nations unies Yokyo Takaso, le président Abdelaziz a évoqué la détérioration de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, y compris la situation des détenus politiques sahraouis en grève de la faim et faisant face au danger de mort dans les prisons marocaines. Il a rappelé que le Front Polisario avait déjà informé la présidence du Conseil de sécurité, le 16 novembre dernier, de l'arrestation de sept détenus sahraouis militants des droits de l'homme dans la ville de Casablanca le 8 octobre 2009, à leur retour d'une visite aux camps des réfugiés sahraouis.