Des centaines de Sud-Africains, Blancs d'extrême droite et Noirs des alentours, s'étaient massés ce mardi devant le tribunal de Ventersdorp (nord-ouest) où doivent comparaître les assassins présumés du leader radical Eugène Terre'Blanche. La police a également dressé une clôture en fil de fer barbelé autour du tribunal pour empêcher les curieux de s'avancer. Eugène Terre'Blanche, dont le mouvement a organisé plusieurs attentats meurtriers au début des années 1990 pour tenter d'empêcher l'abolition de l'apartheid, a été retrouvé mort dans son lit samedi dans sa ferme de Ventersdorp, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Johannesburg. Deux de ses ouvriers agricoles, âgés de 15 et 28 ans, se sont immédiatement livrés à la police. Ils ont expliqué s'être disputés avec leur patron parce qu'il ne leur avait pas versé leur salaire mensuel de 300 rands (30 euros). Les partisans du Mouvement de résistance afrikaner (AWB), fondé par Eugène Terre'Blanche, arboraient des chemises kaki et l'emblème de leur formation (trois sept renversés évoquant la croix gammée nazie). De l'autre, certains Noirs portaient des T-shirts du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la chute de l'apartheid, ou du président Jacob Zuma. Un militant de l'AWB, affichant nettement «100% Boer» (fermier blanc) sur sa chemise, a ainsi apostrophé l'autre camp en criant «Qui est-ce qui a tué Terre'Blanche ? Un Blanc ou un Noir ?» Un partisan de l'ANC a rétorqué : «L'ennemi est celui qui exploite et abuse les Noirs. Les fermiers blancs sont racistes jusqu'à la moëlle.»