Sous le choc du décès de la petite Elham, morte à 13 ans, après avoir été violée par l'homme qu'elle venait d'épouser, le village yéménite d'Al-Echa réclame justice. «Je demande que justice soit faite. Le meurtrier doit être exécuté», affirme la mère de la fillette, qui reçoit les journalistes dans ce village de la province de Hajja, à 220 km au nord-ouest de Sanaâ. La fillette, qui avait célébré ses noces le 29 mars avec Abed Al-Hekmi, 24 ans, est décédée le 2 avril d'une hémorragie due à des violences sexuelles. Selon des membres de la famille, son époux s'était acharné sur Elham pour prouver à sa famille qu'il avait accompli son devoir conjugal. «Son mari et sa famille l'ont ligotée et l'ont tuée», accuse Abdallah, le frère de la victime. Conformément aux traditions tribales, la famille d'Elham refuse de récupérer le corps avant que justice soit faite, comme l'affirme Yahya, un autre de ses frères. Les villageois, tous solidaires, réclament la peine de mort pour Abed, qui a été arrêté. Les noces avaient été célébrées dans le cadre d'un «mariage d'échange», pratique courante en vertu de laquelle les familles échangent des jeunes filles à marier. La sœur du marié, âgée de 18 ans, a été donnée en mariage au frère d'Elham, Abdallah, également âgé de 24 ans, et les deux couples ont convolé en justes noces le même jour. Conséquence du drame, l'épouse du frère d'Elham a été rappelée chez ses parents.