Les autorités françaises auraient pris contact avec la famille maternelle de Sophie et auraient reconnu que “les résultats des test ADN sont un obstacle pour M. Scharbook”. Les prélèvements de salive pour des tests ADN, pris de la petite Sophie Scharbook, sont conformes à celle de Y. M. Contactée par téléphone, la tante de Sophie, Mme B. A., nous a confié : “Les tests ont eu lieu le 17 mars, le jour de son enlèvement, l'ADN est conforme à celle de Y. Mohamed. Cela a été fait au laboratoire de Château-neuf, à Alger. Afin que justice soit faite, l'audience pour l'identification du père biologique aura lieu le 3 mai à la cour d'Oran.” B. A. ajoute que “la fille est exclusivement algérienne, alors que le monde entier proclame ses origines françaises”. Selon la tante de la fillette, le père biologique a toujours été en contact avec sa progéniture “Y. M. venait la voir souvent chez ma mère, il sortait avec elle et ils avaient tous les deux de grands moments de complicité. En un mot, il se conduisait en un vrai père aimant. Nous pouvons étayer ces faits, car nous avons plusieurs photos de famille qui le prouvent”. La défunte Sarah B., la mère de Sophie, a connu de grands tourments dans sa vie, d'après le témoignage de sa sœur. “Elle a divorcé de Y. M. alors qu'elle était enceinte de trois mois. Puis, elle a épousé le Français trois mois après”. Le 10 décembre 2001, Sophie voit le jour dans le Var, en France. À partir de cet instant, la vie de Sarah bascule. “Ma sœur a découvert que son mari avait falsifié l'extrait de naissance. En effet, Sophie était baptisé Française”. Une initiative que la mère a si mal appréciée qu'elle a décidé de rentrer au bercail pour s'installer chez notre mère et demander le divorce, mais “le divorce lui était interdit car c'était un mariage non valide en Algérie”. Durant ces années, Jacques Scharbook était resté en France, jusqu'au décès de son épouse dans un accident de la route en mars 2005. Après cet épisode tragique qui attriste la famille B., une guerre est ouverte entre le père biologique et Jacques Scharbook. La tante se confie : “Depuis 2005 jusqu'à présent, Y. M. est en justice avec le Français, pour avoir la garde de la petite. C'est une bataille sans merci entre les deux parties. C'est pourtant le droit le plus absolu pour un père d'obtenir la garde de son enfant.” À 58 ans, Jacques Scharbook, veuf après trente ans de mariage, n'a pas eu de descendance. “Il veut nous prendre notre enfant, Sophie est la nôtre, c'est une Algérienne. Elle doit rester auprès des siens, c'est une musulmane”, réclame B. A. La famille de Sophie, côté maternel, s'est longtemps battue dans le but de récupérer la petite fille, et ce, en alertant l'opinion publique. “À travers une chaîne de télévision religieuse, nous avons prévenu El-Karadaoui. Il devra faire un déplacement en Algérie pour plaider notre cause. Nous sommes des musulmans, et notre fille doit l'être.” Par ailleurs, les autorités françaises auraient pris contact avec la famille maternelle de Sophie et auraient reconnu que “les résultats des tests ADN sont un obstacle pour M. Scharbook”, Concernant la justice française, la cour d'Etat de Strasbourg a demandé à la famille de “réunir tous les documents prouvant les origines de la fillette, afin de la défendre au cas où l'affaire serait traitée en France”, affirme la tante. En Algérie, une quinzaine d'avocats se sont proposés pour défendre le père biologique de Sophie. “On a de la chance, ils se sont proposés de le faire auprès de maître Benbraham, ce qui renforce nos chances de gagner.” En attendant le dénouement de cette affaire, annoncé pour la semaine prochaine, la fillette de huit ans est ballottée à droite puis à gauche, alors qu'une famille mais surtout un père l'attendent. Hana Menasria