Une fille yéménite de 13 ans est décédée d'une hémorragie due à une déchirure vaginale cinq jours après avoir été mariée de force, a annoncé ce jeudi une organisation de défense des droits de l'homme à Sanaâ. Le décès de l'adolescente intervient alors qu'un projet de loi fixant l'âge minimum du mariage pour les femmes à 17 ans suscite la controverse au Yémen, les organisations de femmes le soutenant alors que les islamistes et les conservateurs y sont opposés. L'ONG Al-Chaqaeq a précisé que la fillette, Elham Mahdi al-Assi, originaire de la province de Hajja (nord-ouest de Sanaâ), est décédée le 2 avril en raison «d'une hémorragie résultant d'une déchirure vaginale», selon le rapport du médecin légiste. Le mariage de la fillette avec un homme d'une trentaine d'années avait été célébré le 29 mars dans le cadre du «mariage d'échange», courant au Yémen, en vertu duquel les familles échangent les jeunes filles à marier, selon l'ONG. Conformément à ce type de mariage, la sœur de l'époux a été donnée en mariage à un homme de la famille de la mariée. Le mariage des petites filles est courant au Yémen, le plus pauvre des pays de la péninsule arabique et à forte structure tribale. En septembre, une fillette de 12 ans est décédée alors qu'elle mettait au monde son bébé, illustrant le cas des nombreuses «fiancées de la mort» mariées de force avant même d'être pubères.