Connivence Des pièces détachées illégales ? Franchement, les concessionnaires ne s?en plaignent pas et les usagers ne s?émeuvent guère d?apprendre que 50% de la pièce de rechange qui circule sur le marché algérien est le produit de la contrefaçon. Leur attitude n?est pas pour étonner, car si le credo de la contrefaçon de la pièce détachée a trouvé chez nous son terrain de prédilection, c?est parce que la majorité des Algériens possédant un véhicule pense plus au prix de la pièce, pouvoir d?achat oblige, quand ils sont obligés de changer tel ou tel produit qu?à la fiabilité de la pièce en question. Pourtant, au détour d?un mauvais choix, le risque est grand. Risque par exemple de perdre le contrôle du véhicule dans l?amorce d?un virage, ou alors bousiller carrément le système de freinage dans une chaussée glissante, avec au bout, des hommes et des femmes à qui on risque d?ôter la vie. Mais il n? y a pas que l?usager qu?il faut clouer au pilori. Si ce dernier est coupable de «s?abreuver» dans le placenta de la contrefaçon estimant que la pièce d?origine est hors de portée, les nombreux importateurs qui activent dans ce domaine forment, eux, indéniablement le premier maillon de la chaîne «infernale» de la contrefaçon. Ils importent toutes sortes de pièces : plaquettes de frein, amortisseurs? des pays de l?est, de l?Egypte, de - Est asiatique, où les pièces «falso» ne coûtent pas tellement cher, contrairement à la pièce d?origine dont le prix, plus les frais d?acheminement sont excessivement élevés. Le renchérissement de l?euro, monnaie de transaction surtout avec les pays européens, aura définitivement «tué» la pièce d?origine, et il n?existe actuellement qu?un nombre limité de concessionnaires et d?importateurs qui continuent contre vents et marées à jouer franc jeu. La Direction de la sécurité publique de la gendarmerie nationale (DCP) a déjà tiré la sonnette d?alarme pour dire qu?à un prix bas, notre vie risque d?être en péril. «Beaucoup d?accidents de la route sont causés dans de larges proportions par des pièces de rechange, produits de la contrefaçon et c?est pour cette raison que nous appelons à un suivi rigoureux en matière d?importation. Il y va de la sécurité de tout le monde» avertissait-on. La gendarmerie s?implique Dans sa stratégie nationale qui consiste à faire stopper l?hécatombe du terrorisme routier, la Gendarmerie nationale propose dans la panoplie de ses recommandations que la vente des pièces détachées soit soumise à un contrôle rigoureux, car comme le signale si bien, le colonel Ayoub «une grande partie de la marchandise disponible sur le marché n?est pas d?origine».