Evénement n C'est aujourd'hui que débute le mois du patrimoine, qui s'étalera jusqu'au 18 mai et durant lequel diverses activités liées au patrimoine, aussi bien matériel qu'immatériel, auront lieu en direction du public. Cette année, le mois du patrimoine est placé sous le signe de «Patrimoine et identité». «Le choix du slogan s'est fait au niveau du ministère de la Culture», dira Asma Aroua-Maïza, chef du département de l'animation et de la documentation du Musée national du Bardo. «Je pense, a-t-elle ajouté, que c'est une manière d'expliquer le rôle du patrimoine dans la construction et l'enrichissement de l'identité nationale.» «C'est à partir du slogan que nous avons établi notre programme», soulignera-t-elle. Et d'expliquer : «Le slogan est le vecteur qui nous permet d'agencer notre programme.» Le mois du patrimoine est une tradition qui s'est désormais instaurée. C'est une période qui s'étale entre deux dates clés : du 18 avril correspondant à la Journée mondiale des monuments au 18 mai, Journée mondiale des musées. Et au lieu de fêter ces deux journées de manière ponctuelle et séparée, il a été décidé de relier les deux événements et de célébrer les biens culturels durant un mois en vue de donner un engouement à tout ce qui est patrimoine. Interrogée sur le programme concocté par le musée du Bardo, Asma Aroua-Maïza répondra : «Le programme est effectivement adapté aux besoins du public. Pour ce qui est des expositions, ce sont des besoins qui ont été formulés par les directions de la culture, et j'imagine que le travail a été fait en amont, c'est-à-dire des besoins émis par un public. Pour ce qui est des ateliers pédagogiques, il est clair que nous allons chez un public scolaire avide de connaissances, qui cherche à connaître son histoire. C'est un programme établi en conformité avec les besoins et les motivations du public. Cela revient à dire que durant un mois où le patrimoine est célébré avec plus de ferveur que de coutume, il y a une demande culturelle et, du coup, l'offre est systématiquement formulée.» S'exprimant ensuite sur le rôle du musée quant à la promotion du patrimoine, Asma Aroua-Maïza confiera : «Le musée, de par sa création et sa présence, ne vit en fait que pour cela. Il a un rôle de diffusion qui est très important et parfois lourd à porter, parce qu'il faut construire toute une politique d'offre culturelle. C'est une mission qu'on s'attelle à mener à bien, à agrémenter et à enrichir au fur et mesure, toujours selon les besoins du public.» Et à la question de savoir quelle est la meilleure façon de vulgariser le patrimoine, Asma Aroua-Maïza soulignera : «C'est d'organiser des ateliers pédagogiques et initier des valises muséales», et de mettre l'accent sur «un travail de diffusion qui se fait déjà intra-muros (in situ), mais ça ne veut pas dire que notre travail d'animation s'arrête-là», et d'estimer : «Il est clair qu'il faut exploser ses frontières et aller vers l'extérieur, dans les écoles, les centres culturels, à la rencontre du grand public, et travailler avec des associations locales.» «Il y a cet effort qui se fait par le musée à travers son programme d'animation. Nous sommes sollicités par des associations que nous accompagnons dans l'accomplissement de leur mission», conclut-elle. l A l'occasion du patrimoine, le Musée national du Bardo a concocté une série d'expositions, des ateliers d'animation et un cycle de conférence. «Nous avons tenu à participer avec une série d'activités dans le cadre du mois du patrimoine même si nos salles d'exposition sont temporairement fermées au public en raison des travaux de restauration», fait savoir Asma Aroua-Maïza, et de poursuivre : «Nous avons établi un programme autour des expositions hors les murs du musée, c'est-à-dire itinérantes. Nous avons été sollicités par trois directions de la culture, celles d'Adrar, de Laghouat et de Tizi Ouzou.» Ainsi, à Adrar, le musée du Bardo organisera deux expositions : la première sur «les bijoux et les parures algériennes à travers l'histoire» et la deuxième sur l'«initiation à la préhistoire». «A Laghouat, nous rééditons l'exposition autour des bijoux et nous allons présenter une autre exposition, celle qui retrace le monument et l'architecture du musée du Bardo», confie-t-elle. et de poursuivre : «A Tizi Ouzou, nous nous cantonnerons à l'exposition de la poterie modelée en Algérie.» Outre ces expositions itinérantes, le Musée national du Bardo animera au niveau de sa bibliothèque, un cycle de conférences autour du slogan «Patrimoine et identité», comme il initiera des ateliers en direction du jeune public. L'objectif de ces ateliers pédagogiques qui s'adressent à un public scolaire, consiste à la vulgarisation des connaissances en matière du patrimoine (préhistoire et métier d'archéologue et de préhistorien). «En fait c'est une manière d'expliquer aux jeunes l'objet préhistorique qu'il voit en vitrine au niveau du musée, l'itinéraire de sa découverte jusqu'à son arrivé au musée», souligne-t-elle.