Le film ‘Une Balle dans l'âme', un long métrage produit conjointement par le réalisateur Hammar Mokrane et l'association Amusnaw, a été projeté, hier, lundi, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Ce film, une fiction inspirée de la réalité vécue par le pays durant la période de descente aux enfers, raconte l'histoire d'un enfant devenu inconsolable, profondément traumatisé depuis l'assassinat de sa mère, devant ses yeux, par des terroristes. L'horrible scène d'un terroriste tirant à bout portant sur sa mère, qu'il voyait de sa cachette s'effondrer en pleine course, survenue par une nuit glaciale dans un village de Kabylie, est à jamais gravée dans sa mémoire. Son père, chômeur meurtri dans sa chair, tentait de le consoler en lui disant : «Ta mère n'est pas morte, mais juste hospitalisée et a besoin de médicaments pour guérir.» Le fils finit par y croire, au point de se mettre à la débrouille pour aider son père à collecter la somme d'argent nécessaire à l'achat de médicaments prescrits par le médecin. Mais à l'école, le spectre de l'assassin de sa mère hante toujours le petit Ghiles, qui n'arrive pas à suivre les cours de français dispensés par un enseignant, dont le visage lui rappelle étrangement le bourreau de sa mère. Sur insistance de cet enseignant, l'enfant aurait pu être exclu de l'école, n'était sa maîtresse de tamazight qui l'a vigoureusement défendu en conseil des classes. Ce film d'expression amazighe, sous-titré en français, se veut également un regard sur la prise en charge psychologique des enfants victimes du terrorisme, surtout en milieu scolaire.