Dans ce long métrage, le réalisateur traite de la problématique de la prise en charge psychologique des enfants marqués à vie par la barbarie des groupes islamiques armés. Un sujet d'une brûlante actualité. L'avant première du film Taldunt deg iman (Une balle dans l'âme) du jeune réalisateur Mokrane Hammar a eu lieu jeudi dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Produit en collaboration avec l'association culturelle Amusnaw, ce long métrage met en scène l'histoire de Ghilès un enfant de Kabylie traumatisé par l'assassinat de sa mère par des terroristes devant ses yeux. Les faits inspirés de la tragique réalité algérienne des années de braise traite de la problématique de la prise en charge psychologique des enfants victimes du terrorisme surtout dans le milieu scolaire. Les premières séquences de ce film en version berbère avec sous titrage en français montrent un père meurtri et désemparé face à son fils qui ne cessait de réclamer sa mère. Il préfère ne pas lui dire la vérité. " Elle est hospitalisée mais je n'ai pas la somme d'argent nécessaire pour lui acheter les médicaments prescris par le médecin. Ne te soucie pas trop pour elle. Elle guérira bientôt " lui fait t-il croire. Marqué par ces propos, le petit Ghilès se débrouillera à sa manière pour aider le père démuni en vendant sur la route de l'origan cueilli dans les champs et les galettes que sa tante lui offrait. Plus tard, Ghilès rejoint les bancs de l'école mais a du mal à suivre en classe les cours de français donnés par un enseignant barbu qui lui fait rappeler étrangement le visage du bourreau de sa mère. L'image du terroriste tirant à bout portant sur elle est restée gravée dans sa mémoire. La balle assassine du tueur surgissant du néant au milieu de la nuit l'a atteint profondément dans son âme. La trame du film est captivante du bout en bout. Les rôles principaux sont campés par Hamouche Saïd (aghilès), Yabadène Rabah (le père), Messaoudi Said et Sabrina Ouali (enseignants). Les scènes ont été tournées à Azeffoun ,Ouadhias et Tizi Ouzou. C'est la troisième production cinématographique de Mokrane Hammar après " Le rebelle : ironie du sort " consacré à la vie du chanteur Matoub Lounès et " Mauvaise compagnie " une fiction sociale produite par ciné kabyle. Il est également auteur de cinq pièces de théâtre avec la troupe Amezgun n'djerjer dont les plus connues sont Le rebelle, Imehbas (les prisonniers) et tamsalt igudar (l'affaire des vautours). " Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce film dont le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), l'Assemblée populaire de wilaya (APW) et l'association Amusnaw " a déclaré le réalisateur lors des débats qui ont suivi la projection.