Ce film a été projeté dans le cadre de la semaine de l'amazighité célébrant le 30e anniversaire du Printemps berbère. Le film Une balle dans l'âme, un long métrage, produit conjointement par le réalisateur Hemmar Mokrane et l'association Amusnaw, a été projeté lundi à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, dans le cadre de la semaine de l'amazighité célébrant le 30e anniversaire du Printemps berbère. Ce film, une fiction inspirée de la réalité vécue par le pays durant la période de descente aux enfers, a pour trame, l'histoire d'un enfant devenu inconsolable, profondément traumatisé depuis l'assassinat de sa mère, devant ses yeux, par des terroristes qui l'ont privé de l'affection de l'être le plus cher au monde. L'horrible scène d'un terroriste tirant à bout portant sur sa mère, qu'il voyait de sa cachette, s'effondre en pleine course, survenue par une nuit glaciale dans un village de Kabylie, est à jamais gravée dans sa mémoire. Cette balle assassine s'est logée à jamais dans l'âme de l'ange, d'où ne l'extirpera aucun chirurgien. Son père, chômeur meurtri dans sa chair, tentait de le consoler en lui disant: «Ta mère n'est pas morte, mais juste hospitalisée et a besoin de médicaments pour guérir». Le fils finit par y croire au point de se mettre à la débrouille pour aider son père à collecter la somme d'argent nécessaire à l'achat de médicaments prescrits par le médecin. Mais à l'école, le spectre de l'assassin de sa mère hante toujours le petit Ghilès, qui n'arrive pas à suivre les cours de français dispensés par un enseignant, dont le visage lui rappelle étrangement le bourreau de sa mère. Sur insistance de cet enseignant, l'enfant aurait pu être exclu de l'école, sans sa maîtresse de tamazight qui l'a vigoureusement défendu en conseil de classe. Ce film, d'expression amazighe sous-titré en français, se veut être également un regard sur la prise en charge psychologique des enfants victimes du terrorisme, surtout en milieu scolaire. Les rôles principaux de ce produit cinématographique sont campés par Hammouche Saïd (Aghilès), Yabadène Rabah (le père), Messaoudi Saïd et Sabrina Ouali (enseignants). Le réalisateur Hemmar Mokrane compte à son actif trois autres films que sont «Asfel» (Le sacrifice), La mauvaise compagnie et Le Rebelle consacré à Matoub Lounès.