Beaucoup de gens jouent au médecin de nos jours. Il suffit de leur parler d'un quelconque malaise, et ils vous recommandent aussitôt des traitements «efficaces». Il n'est pas rare, en effet, de croiser des personnes tout à fait profanes en la matière et qui après une «consultation» sommaire et un «diagnostic» approximatif, suggèrent, sans hésitation aucune et avec une grande sérénité, tel ou tel médicament à celui-ci, telle ou telle cure et autre régime diététique. Entre amis, proches et collègues, les conseils médicaux ne manquent pas. Nous voyons souvent des personnes – qui tirent de leurs poches ou de leurs sacs à main un tas de comprimés à la moindre alerte, pour soi ou pour son voisin de table ou son collègue de travail – décider et conseiller de la nature et de la quantité de médicament à ingurgiter. Une scène devenue, malheureusement familière chez nous. Ces gens se basent généralement sur leurs propres expériences pour conseiller les autres, même si dans la plupart des cas, les maladies sont totalement différentes, les réactions des organismes aussi. En effet, un médicament efficace pour certains, peut nuire à d'autres, selon les spécialistes. Ces «médecins de fortune» font, en dépit de leurs bonnes intentions le plus souvent, mal aux autres personnes inconscientes des dangers de l'automédication. Le lancement de larges campagnes de sensibilisation est plus que nécessaire pour mettre fin à ce phénomène préjudiciable. Mettre en garde contre les risques d'une utilisation irrationnelle des médicaments, produits chimiques dangereux par nature, et l'appel insistant à recourir aux médecins même dans les cas de maladies considérées comme bénignes ou passagères, constitue une solution plus qu'efficiente. Il faudrait également mettre en place un dispositif juridique interdisant la vente de médicaments sans ordonnances.