Illusion n Les visiteurs ne peuvent pas imaginer l'étendue de la décharge publique, située à l'entrée de la ville. Mais rapidement leurs narines sont agressées par des odeurs nauséabondes. Cette pénètre à l'intérieur des véhicules, et ce même vitres fermées. Une intrusion qui renseigne clairement sur la dégradation du cadre environnemental dans cette localité. De l'autre côté, en empruntant la route à sens unique menant à la sortie de la ville vers Ben Amar ou rejoignant l'autoroute est-ouest, une gigantesque colline d'immondices s'offre à la vue. Elle forme une chaîne longeant l'oued Hamiz, sur une distance de plus de 2 km. Ici, les gens ne parlent que de cela. «Ne cherchez pas à voir ailleurs pour découvrir le vrai mal dont souffre notre localité, il se trouve à quelques centaines de mètres d'ici», nous disent des citoyens. «Nous souffrons le martyre à cause de cette mégapoubelle, c'est de la pollution à grande échelle», ont-ils ajouté avant de préciser qu'il y a même des communes relevant de la wilaya d'Alger qui y déversent leurs déchets. Hocine, la quarantaine, nous fait observer que lors de l'incinération des déchets, les fumées toxiques qui s'en dégagent, affectent sérieusement la santé des populations riveraines. «Mes trois enfants sont malades, le plus petit était sous surveillance médicale pendant 9 mois», nous confie-t-il amèrement. Et d'ajouter : «le médecin m'a recommandé de leur faire porter des masques à chaque fois que les fumées commencent à s'élever de la décharge.» Un autre jeune affirme : «je vis du côté des bidonvilles de l'Oued hamiz. Il faut voir le désagrément que cause le nuage toxique émanant de cette décharge ; deux de mes voisins sont contraints d'évacuer leurs enfants en urgence à l'hôpital à chaque fois que la décharge est en feu.» Outre les fumées toxiques, nos interlocuteurs évoquent «les odeurs nauséabondes qui leur interdisent d'aérer leur maison et les insectes qui les envahissent durant la nuit, surtout, pendant l'été quand sévissent les grandes chaleurs». Mais le hic dans tout cela, c'est que certaines artères de la commune de Hammadi, malgré une décharge qui se trouve à quelques centaines de mètres, sont bordées de toutes sortes de détritus. Il y a même des cités qui ne bénéficient pas, et ce durant des semaines, du service de ramassage des déchets ménagers. Les habitants de cette localité ont émis un souhait de voir les autorités compétentes se pencher sur ce problème qui a rendu leur quotidien insupportable, invitant les responsables de l'environnement à inspecter les lieux pour mettre fin à ce massacre de la nature.