Battu 1-0 à l'aller à l'Allianz Arena, l'Olympique Lyonnais accueillait le Bayern Munich hier soir à Gerland, à l'occasion des demi-finales retour de la Ligue des Champions. Les hommes de Claude Puel n'ont pas pu réaliser l'exploit d'atteindre la finale, lourdement battus (0-3). Le Bayern a parfaitement géré le match face à des Lyonnais trop désorganisés et imprécis. Après deux grosses occasions de Müller (2' et 10'), Olic, très entreprenant depuis le début, trouvait la faille. Müller jouait le une-deux à l'entrée de la surface. Lancé en profondeur, l'Allemand centrait ensuite en retrait pour le contrôle et la frappe en pivot d'Olic face au but (26e, 0-1). Sans Toulalan suspendu mais avec Bastos, Delgado et Govou notamment, l'OL battu dans la bataille du milieu de terrain a eu la balle d'égalisation, mais Bastos servi sur un plateau par Govou croisait trop sa reprise du gauche face à Butt (31e). Dans une ambiance exceptionnelle à Gerland malgré le score, les Lyonnais ont énormément souffert et devaient alors marquer trois fois pour se qualifier. Après la pause, Puel sortait Cissokho pour Gomis, Bastos reculait d'un cran. Mais après un bon quart d'heure de la part des Lyonnais, Olic plombait l'ambiance en battant Lloris de près sur un service d'Altintop (67e, 0-2). Dans la foulée, Cris était sévèrement exclu pour deux cartons jaunes en dix secondes, l'un pour une faute inexistante, l'autre pour contestation (60e) ! Dans ce contexte, l'OL n'avait plus qu'à baisser pavillon et Olic en profitait pour s'offrir le coup du chapeau de la tête, sur un centre de Lahm (78e, 0-3). Van Gaal : «Nous avons réalisé un super match» l «J'ai toujours cru que cette équipe pouvait aller en finale, cette équipe peut battre n'importe qui sur un match. On a fait un super-match hier soir. On a très bien défendu, pas seulement les défenseurs, toute l'équipe a très bien défendu. On a très bien contrôlé le ballon, on les a fait courir, notre premier but leur a fait très mal. J'espère que l'Inter Milan et José Mourinho vont se qualifier pour la finale, mais je suis aussi lié au Barça (dont il fut l'entraîneur). Cette équipe joue super bien, c'est notre référence. Je crois que l'Inter est une équipe qui nous conviendrait mieux. Depuis notre match contre la Juve (4-1 en phase de groupes), nous avons toujours fait de super-matches en Ligue des champions. Pour l'instant, on a encore rien gagné, on est seulement en finale de la Ligue des champions et de la Coupe d'Allemagne, on est bien parti en Championnat d'Allemagne. Je crois qu'on a de bonnes chances de gagner quelque chose cette saison». Puel : «Il faut reconnaître qu'ils étaient plus forts» l L'entraîneur de l'OL, Claude Puel, était forcément abattu hier soir, après la lourde défaite (0-3) concédée face au Bayern qui empêche son équipe de goûter aux joies d'une première finale de Ligue des Champions. «Il faut reconnaître qu'ils étaient plus forts. C'est dommage de ne pas égaliser, on a eu quelques occasions qui pouvaient nous remettre dans le match. C'était difficile après l'exclusion (de Cris), ils avaient une bonne maîtrise. Le score est un peu lourd vu l'investissement de mes joueurs. Je n'ai pas grand-chose à leur reprocher mais c'est dommage, cela laisse un petit goût d'inachevé», a consenti Puel. Van Bommel : «C'est bien de se retrouver en finale» l «Nous avons fait une très bonne première période. Parvenir en finale avec cette équipe était plus dur que de le faire avec le FC Barcelone en 2006. Nous avions un nouvel entraîneur, un effectif jeune, le parcours a été plus difficile, mais nous avons réussi un superbe parcours, on a réussi à créer un groupe très homogène avec un beau mélange entre la jeunesse et l'expérience. A partir de notre victoire sur le terrain de la Juventus, on a senti qu'il y avait quelque chose à faire. En début de saison, j'ai vite senti que cette équipe avec cet entraîneur avait un énorme potentiel. Ce qui manquait, c'étaient simplement les résultats.» Robben : «Je suis très content de retrouver Madrid» l Je suis très content de retourner à Madrid (il évoluait au Real avant son transfert au Bayern fin août). J'ai pris une très bonne décision en rejoignant le Bayern, j'en ai été déjà persuadé avant de nous qualifier pour la finale. Je me sens très bien dans ce club. On a déjà fait une super saison, on peut faire quelque chose de très grand si l'on réussit ce triplé.» Rummenigge : «Je préfère rencontrer l'Inter en finale» l «On s'attendait à ce que cela soit un match très, très difficile, et notre équipe a rendu les choses faciles en marquant très vite et en restant concentrée pendant 90 minutes. En Ligue des champions cette saison, notre équipe se caractérise vraiment par son envie de vaincre, sa concentration et sa volonté d'aller jusqu'à la finale de Madrid. Il nous reste encore quatre matches (deux en championnat, la finale de la Coupe d'Allemagne et la finale de la C1) pour réaliser le triplé. En finale, cela sera un match autrement plus difficile que ce soir, il ne faut pas se leurrer. Je préférerais affronter l'Inter que le Barça, c'est une équipe qui nous conviendrait mieux, d'autant que si le Barça joue la finale, il sera soutenu par le public espagnol. On espère que Franck Ribéry (exclu lors de la demi-finale aller, ndlr) pourra jouer la finale, on a toute confiance en la commission de discipline de l'Uefa.» Müller : «On peut réaliser un triplé historique» l «J'ai du mal à réaliser encore que je vais disputer la finale de la Ligue des champions pour ma première saison complète dans le groupe pro. On peut réaliser un triplé historique, on regarde vers l'avenir, on prend un énorme plaisir à jouer ensemble. Nous étions préparés, nous savions que ce serait dur et qu'ils nous mettent la pression d'entrée. Et c'est nous qui avons le mieux commencé ce match alors que ce n'est pas toujours quelque chose que nous arrivons à faire». Barcelone FC - Inter Milan, ce soir à 19h45 Le Barça a-t-il les clés ? Défait à l'aller (1-3), le Barça compte sur le soutien populaire tout autant que sur ses qualités individuelles et collectives pour bousculer les certitudes de l'Inter. Avec ses deux buts d'avance inscrits à Giuseppe-Meazza, et fort de cinq victoires consécutives en C1 depuis le début de la phase à élimination directe, l'Inter Milan peut s'avancer sereinement vers sa demi-finale retour, car depuis sa défaite au Camp Nou le 24 novembre dernier, en phase de poules, l'Inter est devenue une toute autre équipe. Puissante, sans faille apparente, redoutablement efficace en contre et tactiquement proche de la perfection, que ce soit face à Chelsea en huitièmes de finale (2-1 ; 1-0) ou lors du match aller contre le Barça la semaine dernière. Les joueurs de Mourinho semblent bel et bien parés pour résister à l'ouragan qui les attend dans la capitale de la Catalogne. Pour le Barça, Iniesta (toujours blessé) et Puyol (suspendu) manqueront à l'appel, ce qui ne devrait pas empêcher les joueurs de Guardiola de tisser leur toile aux abords de la surface adverse, dans l'espoir de placer au moins deux banderilles dans les cages de Julio Cesar. Deux buts, pour le Barça, qui paraissent peu de choses lorsque l'on compte dans ses rangs des joueurs de la classe de Messi, Ibrahimovic ou Pedro. Encore faudra-t-il que les Catalans trouvent la clé au problème tactique posé par Mourinho et ses joueurs, passés maîtres dans l'art de couper les transmissions pour placer ensuite les attaquants (Pandev, Milito et Eto'o) sur orbite. Guardiola : «Etre nous-mêmes» l Pour son entraîneur, le Barça devra montrer ce mercredi son vrai visage, celui qui avait souri à l'Europe en 2009, pour éliminer en demi-finale de la Ligue des champions l'Inter Milan qui l'a fait tant grimacer au match aller. «Pour aller en finale nous devons faire un très bon match. Nous ne passerons que si nous sommes nous-mêmes. Il faudra attaquer, mettre beaucoup de rythme et avoir le contrôle du ballon. Je ne sais pas si nous serons capables de remonter le score mais nous allons tout donner. Peu importent l'adversaire et le grand entraîneur de l'Inter. Nous allons jouer et essayer d'être nous-mêmes. Le public n'a pas à nous remercier pour ce que nous avons fait. Ils viennent et nous encouragent, ça suffit.» Mourinho : «Ce sera un match différent» l José Mourinho estime que le match retour contre Barcelone n'aura rien à voir avec l'aller. «Ce sera un match différent de celui du mois de novembre, lorsque Barcelone nous était supérieur dans de nombreux secteurs. Je m'attends également à une rencontre différente du match aller. Barcelone est toujours la grande équipe qu'elle était en novembre et décembre mais l'Inter a progressé», a confié José Mourinho, le coach de l'Inter, lors de la conférence d'avant-match contre Barcelone.