Origine n Ce site, considéré comme premier noyau urbain de la ville d'Alger depuis la haute antiquité (VIe siècle av. J.-C.), garde son appellation depuis la période turque. Une visite guidée à différents sites historiques et touristiques de la Casbah d'Alger a été organisée mardi au profit d'une cinquantaine d'élèves par l'association des Amis de la rampe Louni Arezki, à l'occasion de la clôture du mois du patrimoine. «Cette visite est un trait d'union entre les anciennes générations (accompagnateurs et guides) et ces jeunes élèves, pour une transmission de la mémoire de cet endroit», a expliqué M. Lounès Aït Aoudia, président de l'association. La cinquantaine d'élèves qui ont participé à cette activité sont issus de sept établissements. Guidé par El Hadj Zoubir, un septuagénaire natif de la Casbah, la visite a démarré au palais El Menzeh en direction du quartier de Bir Djebbah. El Hadj Zoubir, qui connaît l'histoire de chaque bâtisse et de chaque rue de la Casbah, a fait un exposé complet aux élèves dans un souci de «partage de la mémoire». Les élèves ont été par la suite conduits au Musée des arts graphiques de la Casbah (Dar Khdaouedj El Aâmia) et au Musée des arts traditionnels et populaires (Dar Mustapha Pacha). M. Ahmed Chaïb, membre du bureau de l'association a, cependant, regretté la fermeture de certains sites «vitaux pour la mémoire collective, tels que le Palais Klein, qui a servi de lieu de torture aux forces françaises d'occupation». «Plusieurs dizaines de moudjahidine ont été torturés et ont péri ici», a-t-il rappelé, ajoutant que «c'est désolant que ce lieu ne puisse pas raconter son histoire aux nouvelles générations». La visite a pris fin au mausolée de Sidi Abderrahmane, où les élèves ont déposé des gerbes de fleurs sur les tombes d'illustres personnalités algériennes inhumées dans le cimetière interne. Il s'agit du philosophe et penseur Mohamed Bencheneb, des deux savants, père et fils, Mohamed Sadek et Mohamed Saïd Ibn Zekri, de Ahmed Bensmaya et de l'artiste peintre Ali Khodja. Il convient de signaler que ce site, qui recèle des pans d'une grande importance de la mémoire collective des Algériens, est devenu un lieu de pèlerinage des touristes qui défilent dans ses rues tortueuses. Des étrangers dans leur grande majorité, ces touristes sont souvent armés d'appareils photos «afin de ne laisser échapper aucun souvenir de cette cité qui demeure mystérieuse», pour nombre d'entre eux. Au témoignage de leur sentiment profond, plusieurs de ces touristes rencontrés dans les différents recoins de la capitale avouent leur attachement à cette cité antique et soutiennent que «celui qui la visite ne peut s'empêcher de retourner sur les lieux à la moindre occasion qui se présente». R. L. / APS