Vision n L'écrivain algérien, de son vrai nom Mohamed Mouleshoul, a estimé, hier, à Alger, que l'écriture littéraire n'est pas une question de chance, mais le fruit du travail, du courage et de la persévérance. L'écrivain animait une conférence en marge de la 3e édition du Festival culturel international de littérature et du livre de jeunesse qui a débuté mercredi à Ryad El-Feth. «Il y a eu pas mal de polémique sur le Net et Internet est devenu une sorte de dépotoir où on déverse son fiel sur mes œuvres», a-t-il déploré, encore, sur le sujet d'un prétendu plagiat, dont serait entachée sa dernière œuvre L'Olympe des infortunes. Réfutant l'accusation de plagiat, l'écrivain algérien, actuellement directeur du Centre culturel algérien de Paris, a expliqué que la place qu'il occupe, en tant qu'Algérien, dans le monde de la littérature, «ne le lui permet pas». «Mes détracteurs m'ont même interdit de rendre hommage à des écrivains algériens», a-t-il encore relevé, faisant allusion au dernier hommage qu'il avait rendu, à travers les colonnes de la presse nationale, au défunt écrivain Tahar Djaout. Au sujet de la préface qu'il a écrite dans une réédition du roman de Malek Haddad Je t'offrirai une gazelle, Yasmina Khadra a justifié son geste par le fait que le défunt Haddad écrivait en français mais considérait cette langue «comme un exil». L'écrivain, qui avouait avoir toujours rêvé d'écrire en langue arabe, a estimé, cependant, que «la langue française lui a permis de s'adresser à toute l'humanité». «Comment rester ingrat avec une langue qui vous a fait connaître dans le monde», s'est-il interrogé, avant d'affirmer que «l'écriture littéraire n'a jamais été une affaire de langue mais, plutôt, une question de verbe». Il a illustré son propos en citant l'exemple de Dostoïevski qui écrivait dans la langue russe et que les Algériens avaient découvert par le biais de sa traduction en français, «ce qui ne les a pas empêchés de l'apprécier», a-t-il relevé. Yasmina Khadra a estimé, en outre, que pour être écrivain, «il faut d'abord aimer les écrivains», comme lui-même l'a fait, à travers ses lectures de Rédha Houhou, Kateb Yacine, Tahar Djaout, Mouloud Mammeri et d'autres écrivains algériens. «Je suis, aujourd'hui, la somme de ces écrivains, voire leur conséquence», a-t-il conclu. Yasmina Khadra est l'auteur de plusieurs romans, dont des best-sellers. Parmi ses œuvres, Les agneaux du seigneur, A quoi rêvent les loups, Les sirènes de Bagdad, Les hirondelles de Kaboul, Ce que le jour doit à la nuit et L'olympe des infortunes. R. C. / APS