Manœuvres n. Israël a indiqué, hier, qu'il ne participera pas à la mise en œuvre de l'accord survenu à l'issue de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), portant sur le désarmement et sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Proche-Orient. C'est la première fois qu'Israël est ainsi montré du doigt sur la scène internationale pour ses activités nucléaires sur lesquelles il maintient systématiquement un flou volontaire. Les Israéliens n'ont jamais reconnu disposer de l'arme atomique et refusent d'adhérer au TNP, considérant que ce traité a «prouvé dans le passé sa totale inefficacité pour empêcher la prolifération nucléaire». La conférence de suivi du TNP a adopté par consensus, vendredi, une déclaration finale prévoyant notamment la tenue, en 2012, d'une conférence internationale pour un Moyen-Orient dénucléarisé. Le document singularise l'Etat hébreu, affirmant qu'il importe qu'Israël adhère au traité et place toutes ses installations nucléaires sous les garanties globales de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). En revanche, l'Iran n'est pas mentionné nommément, alors que les Occidentaux souhaitaient qu'il soit montré du doigt pour être en violation des résolutions de l'ONU, exigeant qu'il suspende ses activités nucléaires sensibles et qu'il prouve le caractère civil de son programme nucléaire. Israël mène depuis quatre décennies une politique «d'ambiguïté» sur le nucléaire avec le soutien des Etats-Unis, en proclamant que l'Etat hébreu ne sera pas le «premier pays à introduire l'armement nucléaire au Moyen-Orient». Selon des experts étrangers, Israël dispose de 100 à 300 ogives nucléaires. Mais l'Etat hébreu, qui n'est pas signataire du TNP, n'a jamais confirmé ni démenti cette capacité. M. Obama a, dans un communiqué, salué un accord «équilibré et réaliste», mais il s'est dit «fortement» en désaccord avec le fait de singulariser Israël. Le gouvernement israélien s'est abstenu, hier, de critiquer publiquement les Etats-Unis, mais un haut responsable israélien a admis que «l'administration américaine a changé de politique sur la non-prolifération». Les Israéliens avaient espéré que les Américains parviendraient à empêcher la signature même d'un tel texte. «L'administration américaine a changé sa politique en matière de non-prolifération», a estimé le haut responsable israélien. L'accord survenu à l'issue de la conférence de suivi du TNP intervient alors que les relations entre les Etats-Unis et Israël ont traversé une grave crise de confiance provoquée par la poursuite de la colonisation juive à Jérusalem-Est annexée. R. I. / Agences