La communauté internationale a favorablement accueilli samedi l'accord sur le désarmement conclu la veille à New York à l'issue de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui exige en particulier qu'Israël place toutes ses installations nucléaires sous contrôle international. Pour l'Iran, l'accord portant sur la création d'une zone dénucléarisée au Proche-Orient qui demande à Israël d'adhérer au TNP et de placer ses sites nucléaires sous les garanties globales de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) constitue un "pas en avant vers la création d'un monde sans armes nucléaires". A propos des réserves américaines concernant la demande faite à Israël, le représentant de Téhéran auprès de l'AIEA, Ali Asgar Soltanieh, a souligné que "les Etats-Unis sont obligés de suivre la demande de la communauté mondiale, qui est qu'Israël adhère au TNP et ouvre ses installations nucléaires aux inspecteurs de l'AIEA". Contrairement à l'Etat sioniste, l'Iran n'est pas mentionné nommément dans ce document, alors que les Occidentaux ne cessent de l'accuser de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme pacifique. Téhéran a, maintes fois, démenti ces accusations assurant que ses activités d'enrichissement d'uranium sont destinées à des fins purement civiles. Aux Etats-unis, le président Barack Obama s'est, de son côté, félicité de l'accord sur le désarmement tout en désapprouvant la position des signataires sur Israël. "Les Etats-Unis saluent l'accord obtenu lors de la conférence de suivi du TNP pour renforcer le régime de non-prolifération globale", a déclaré M.Obama dans un communiqué diffusé vendredi soir par la Maison Blanche. Pour le président Obama, cet accord comporte des étapes équilibrées et réalistes qui feront avancer la non-prolifération, le désarmement nucléaire et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, qui sont des piliers importants du régime global de non-prolifération". Pour sa part, la France s'est félicitée du premier accord depuis 10 ans, auquel est parvenu la conférence de suivi du TNP soulignant que ce document comporte "une feuille de route ambitieuse, apte à relancer la dynamique de ce Traité essentiel qu'est le TNP". Paris a également indiqué que "les plans d'action agréés permettent aux Etats parties au TNP de disposer d'une approche ambitieuse, concrète, et équilibrée, pour les prochaines années". Le consensus atteint par la conférence de suivi du TNP a, en outre, été salué "avec enthousiasme" par la Haute représentante de la politique extérieure de l'Union européenne (UE), Mme Catherine Ashton. Selon Mme Ashton, l'UE et ses Etats membres "ont l'intention de commencer rapidement la mise en application des mesures d'action pour les trois piliers" du TNP qui, depuis son entrée en vigueur en 1970, a servi de directive mondiale pour limiter la prolifération des armes nucléaires. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a salué le "succès" de la conférence de suivi du TNP, tandis que l'ambassadeur d'Egypte à l'ONU, Maged Abdelaziz, a estimé que cette conférence "a enclenché un processus concret de mise en oeuvre de la résolution de 1995 sur le Proche-Orient". La conférence TNP de 1995 avait pour la première fois appelé à la création d'une telle zone. La conférence de suivi du TNP a adopté vendredi à New York par consensus une déclaration finale de 28 pages qui prévoit quatre plans d'action sur chacun des trois piliers du Traité --désarmement, vérification des programmes nucléaires nationaux pour assurer qu'ils sont pacifiques et usage pacifique de l'énergie atomique-- ainsi que sur le Proche-Orient dénucléarisé. Sur ce dernier point, le document prévoit l'organisation en 2012 d'une conférence internationale, "à laquelle tous les Etats de la région sont censés participer et devant mener à l'établissement" d'une telle zone. Notons que des avions de guerre israéliens ont lancé deux attaques sur la bande de Gaza samedi à l'aube, visant respectivement un aéroport abandonné à l'extrême-sud de la région, et un atelier de métal dans la ville de Gaza, selon des témoins et des sources de la sécurité. Des chasseurs F-16 ont largué neuf bombes sur un aéroport dans la ville de Rafah, détruisant complètement la structure de l'aéroport qui avait été partiellement endommagée, ont indiqué des témoins.