Les 32 Algériens qui faisaient partie de l'expédition seraient emprisonnés en Israël et on ignore s'ils seront expulsés Ce sont là les premières déclarations des militants témoins de l'assaut contre la flottille internationale se dirigeant vers Gaza. Ces récits, recueillis grâce à d'ultimes communications téléphoniques avant que les bateaux ne soient réduits au silence, contredisent la version israélienne qui impute l'initiative des violences aux activistes à bord de la flottille. «Ils ont tiré directement sur la foule de civils endormis», a accusé le mouvement Free Gaza, organisateur de la «Flottille de la liberté», dans un communiqué sur son site internet après l'abordage contre le «Mavi Marmara», le «navire amiral» turc. Le «Mavi Marmara» transportait plusieurs centaines de personnes, dont des parlementaires de pays européens. L'opération, qualifiée d'acte de «piraterie», s'est déroulée dans les eaux internationales, bien avant la limite des 20 milles définissant les eaux territoriales au large de la bande de Gaza. «Nous n'avons plus été en mesure de joindre qui que ce soit à bord depuis 3h 30 ce matin (00h 30 GMT), a déclaré Greta Berlin, l'une des organisatrices. Le dernier message reçu était : «Tout est calme, les navires de guerre israéliens sont sur notre poupe. Allons dormir.» L'armée israélienne a lancé l'assaut vers 4h 00 (01h 00 GMT), depuis trois hélicoptères appuyés par des bateaux. «Je vous appelle en cachette, des centaines de soldats israéliens ont attaqué la ‘'Flottille de la liberté'' et les passagers du bateau à bord duquel je me trouve se comportent avec beaucoup de courage», a raconté un témoin, le journaliste de la chaîne qatariote Al-Jazira, Abbas Nasser, dans sa dernière intervention téléphonique, avant l'interruption brutale de la communication. Des images du bateau turc, diffusées par les télévisions internationales et sur internet, montrent des commandos israéliens en noir hélitreuillés, des des blessés gisant sur le pont et une femme voilée emmenée sur un brancard. Un total de 686 passagers étaient à bord des bateaux interceptés, et sur cet effectif 45 étaient en voie d'expulsion. Ils devraient être expulsés dans les 72 heures après avoir été présentés devant un juge. 480 d'entre eux étaient détenus dans une prison du sud d'Israël et le reste était en cours de transfert du port d'Ashdod (sud) – où ont été conduits les six bateaux de la flottille – vers la prison. Une partie de ces détenus a refusé de décliner son identité. Les passagers étaient originaires de 38 pays. Parmi eux figurent des ressortissants de Malaisie, d'Indonésie, du Maroc, d'Algérie, du Pakistan, du Kosovo, du Yémen et de turquie. Hormis la Turquie, les autres pays cités n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël. La nationalité et l'identité des dix-neuf passagers tués durant l'abordage ne sont pas encore connues. Par ailleurs, 45 autres passagers, pour la plupart d'origine turque, étaient hospitalisés dans différents établissements.