Résumé de la 2e partie n Angel, en défendant son frère, est assommé par le ravisseur qui l'enlève. La police se lance à sa recherche... Les enfants des écoles participent avec mélancolie à un lâcher de ballons. Quelqu'un explique : — On ne sait jamais : si Angel était retenu dans les environs, ces ballons lui feraient comprendre que l'on pense à lui et qu'on l'attend. Rien que cette idée pourrait lui donner assez de courage pour résister à son kidnappeur ou lui donner assez d'énergie pour tenter de s'échapper. Mais les ballons montent et explosent dans le ciel sans qu'Angel se manifeste. Les Indiens d'une réserve voisine cotisent et achètent une page entière d'un magazine mensuel. On y voit la petite bouille d'Angel, le regard plein de malice. Qui sait ce qu'il reste de ce sourire si vivant... Mary-Ann et Vernon serrent tous les soirs Brendan et Alice entre leurs bras. Puis toute la famille, entourée d'amis et de voisins, s'agenouille dans une prière fervente pour le retour du disparu. Quelques semaines plus tard, Bernie Gallaghan, un ranger chargé de patrouiller dans le désert, roule tranquillement sur une route qui mène à Cantina. Il sifflote en écoutant les der-niers airs de danse sur la radio de bord. Le talkie-walkie qui le relie au poste central pendouille au tableau de bord. — Tiens, il doit y avoir un animal crevé dans les environs. Qu'est-ce que ça peut être ? En effet, Bernie vient de remarquer le vol sinistre de quelques vautours au-dessus d'une colline de pierres brûlées. Pas de doute, ces oiseaux peu sympathiques s'apprêtent à partager un repas plus ou moins ragoûtant. Une chèvre égarée, un mouton blessé ? Bernie arrête sa voiture de service et escalade les rocailles chauffées à blanc. Ici, pas d'arbres. Des arbustes ligneux à la rigueur, quelques cactus, des agaves. La végétation de pays peu hospitaliers. Là-haut, les vautours ont repris un peu d'altitude à l'arrivée de l'homme en uniforme. Ils savent d'instinct que ce genre d'humain est toujours muni d'une arme à feu... Un seul vautour ne voit pas arriver le ranger, trop occupé à arracher des morceaux de chair coincés sous un bloc. Bernie s'arrête, interdit. — Merde ! C'est un cadavre ! Alors, il tire un coup de feu dans la tête du vautour trop affamé puis court jusqu'à son véhicule, et c'est en tremblant un peu qu'il informe le poste central : — «Sur la 324, à peu près à la cote 45. Je suis sur place. Je viens de découvrir un cadavre enfoui sous un monticule de pierres. Un crime à tous les coups. Ah ! j'allais oublier : d'après ce qui reste du corps, ça fait pas mal de temps qu'il est là. Ah oui ! j'ai l'impression qu'il s'agit d'un gamin. Garçon ou fille, je n'en sais rien. Pas envie d'aller voir de plus près. Excusez-moi…» Puis Bernie raccroche le micro au tableau de bord et se met à vomir sur l'asphalte. A Cantina les petits rubans jaunes qui se décoloraient au soleil disparaissent d'un seul coup et sont remplacés par autant de rubans noirs. Plus d'espoir de retrouver Angel : c'est lui qui servait de déjeuner aux vautours. On l'identifie à des fragments de vêtements et à quelques détails parmi lesquels son appareil dentaire. Impossible de dire comment il est mort. Impossible de dire depuis combien de temps il repose sous les cailloux qui devaient dissimuler à jamais son cadavre. Impossible de dire non plus qui est le mystérieux moustachu, dernière personne aperçue en compagnie du malheureux Angel. Vernon et Mary-Ann, presque soulagés de leur angoisse mortelle, peuvent commencer leur deuil. Ils voudraient pourtant que justice soit faite... (à suivre...)