Réaction n Le coach semble être le seul satisfait de la prestation de ses joueurs face à la Slovénie. Pourtant, cette équipe a montré qu'elle reste, en tant qu'équipe d'Algérie, la plus faible du groupe. Saâdane estime, d'abord, que la rencontre était un match difficile pour les deux équipes. Mais il affirme que ses joueurs ont évolué positivement durant la majeure partie de la rencontre. «Je pense que nous avons bien réagi et que nous étions bien organisés sur le terrain. Nous avons également conservé le ballon, notamment en première période où nous étions bons. En deuxième mi-temps, nous avons continué sur le même rythme malgré la fatigue. Les joueurs ont donné le maximum. Il faut dire que le ballon et le terrain ont posé d'énormes problèmes aux joueurs des deux équipes. Il fallait un dosage juste des balles pour pouvoir maîtriser le ballon. J'ai demandé à mes joueurs de tenter des tirs lointains, mais nous n'avons pas réussi à le faire contrairement à l'équipe adverse, qui a pu profiter de ce paramètre pour inscrire le but de la victoire. Je suppose que nous ne méritions pas cette défaite, mais il faut l'accepter surtout que mon équipe a donné le maximum. Je félicite mes joueurs pour leur combativité. Maintenant il faut récupérer et préparer sereinement la suite du parcours. Nous avons un match encore plus difficile face à l'Angleterre, le favori en puissance du groupe», dira-t-il. Pour lui, les fautes font partie du football. «S'il n'y en avait pas, il n'y aurait jamais de but. Nous avons vu le gardien de but de l'Angleterre commettre une bévue qui a coûté à son équipe l'égalisation face aux Américains. Cela existe dans le football et je ne veux aucunement incriminer mes deux joueurs. Je dirai que Ghezzal n'était, peut-être, pas armé psychologiquement pour rentrer dans ce match. Il doit retenir la leçon. Pour sa part, Chaouchi a, certes, commis la faute qui nous a valu un but, mais il faut reconnaître que l'état du terrain et le ballon y sont pour quelque chose. C'était difficile pour les gardiens de but», soulignera-t-il. Avec cette défaite, le sélectionneur reconnaît que, désormais, les chances de qualification de l'équipe d'Algérie au second tour sont quasiment nulles. «Ce sera encore plus difficile pour nous d'espérer passer au deuxième tour. Je pense qu'il y avait une chance, qui devait se jouer entre la Slovénie et nous, nous l'avons malheureusement ratée. Un résultat nul face aux Slovènes aurait été plus équitable et aurait préservé nos chances pour la suite, mais cette performance rend notre mission presque impossible face aux deux meilleures formations du groupe. Nous avons vu la prestation de l'Angleterre et des USA, qui ont confirmé leurs capacités et le volume de jeu qu'ils ont. J'avoue que ce sera très difficile pour nous lors des deux prochaines rencontres, aussi bien face à l'Angleterre qu'aux USA», indiquera le coach national. Continuant à préparer l'opinion d'une élimination prématurée du Mondial, Saâdane n'a pas tari d'éloges pour les deux futurs adversaires des Verts. «La prestation de l'Angleterre et des USA a montré la valeur de ces deux équipes. Ils ont un volume de jeu d'un très haut niveau avec beaucoup d'engagements. Nous n'avons rien à perdre dans cette Coupe du monde. Nous sommes la petite équipe de ce Mondial, nous allons donc nous donner à fond pour tenter de nous situer à un niveau appréciable face à l'Angleterre. C'est cela la leçon du Mondial pour l'Algérie. Reconnaissant la faiblesse de son équipe, Saâdane, avec des propos à peine voilés, affirme qu'il ne faut pas s'attendre à un miracle. Il pense qu'il faut s'estimer heureux de la prestation de l'équipe, qui a été «absente du Mondial depuis 24 ans, surtout après le nombre élevé de blessés durant le stage de préparation». Malgré la défaite face à la Slovénie, le sélectionneur national ne compte pas apporter un quelconque changement dans l'effectif qui affrontera l'Angleterre, vendredi prochain, à Cap Town. «Si l'effectif qui a disputé le match d'aujourd'hui (hier, lundi, ndlr) récupère bien et qu'il n'y a pas de blessés, je ne vois pas l'utilité de le changer pour notre prochain match. Nous allons reconduire la même équipe, mais pour l'organisation du jeu, nous allons effectuer quelques changements puisque l'Angleterre joue différemment», fera-t-il savoir. Les vieilles habitudes L'altitude de Mexico, la chaleur et l'humidité de Luanda, le terrain et le ballon de Polokwane ! Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, n'a rien perdu de ses habitudes lorsqu'il s'agit de justifier une défaite qui ne devait pas avoir lieu. On se souvient qu'en 1986, lors du Mondial mexicain, le coach ne cessait de répéter le mot altitude au point que tous les Algériens savaient ce que cela représentait. Il a remis ça lors de la Coupe d'Afrique des nations en Angola, au début de l'année en cours, lorsqu'il a tenté de justifier l'humiliation subie par l'équipe algérienne lors de son premier match face à la modeste équipe du Malawi. Il a justifié la défaite, ce jour-là, par la chaleur torride et le taux d'humidité qui ont rendu les joueurs algériens incapables de réagir. Six mois plus tard, à l'occasion du premier match des Algériens face à la Slovénie en Coupe du monde, il fait endosser la responsabilité de la défaite au ballon et au terrain ! «Tous les joueurs ont remarqué à l'entraînement d'avant match, la vitesse du ballon dès qu'il touche le sol. Ce sont les conditions de jeu et c'était valable et pour nous et pour les Slovènes», dira-t-il. Heureusement qu'il avouera que les conditions de jeu étaient valables pour les deux formations. Il est clair que même s'il faut reconnaître que le ballon et le terrain n'ont pas aidé les 22 acteurs, il n'en demeure pas moins qu'il faut chercher ailleurs les raisons de la défaite. La réalité Les Verts ne savent plus marquer Pour minimiser l'impact de la défaite, Saâdane est allé chercher d'autres alibis. Le manque de joueurs offensifs de haut niveau en fait partie, mais cela aurait été valable si l'Algérie avait affronté des équipes de gros calibre à l'image de l'Angleterre. Face à la Slovénie, il ne faut pas un Messi ou un Gerrard pour pouvoir gagner. Sans rien enlever au mérite des Slovènes, l'Algérie pouvait facilement l'emporter même avec son effectif. «Lorsque nous avons entamé les qualifications, nous n'avions pas d'équipe. Il n'y avait pas de joueurs capables de faire la différence. La nouvelle réglementation nous a permis de renforcer l'équipe par des joueurs de haut niveau. Leur apport a amélioré l'équipe. La deuxième phase de qualification a été importante et nous avons confirmé en Coupe d'Afrique des nations. L'arrivée de Lacen a encore consolidé notre entre jeu. Nous avons, donc, réglé le problème de la défense et du milieu de terrain, mais il faut reconnaître que nous n'avons pas la même force en attaque. Il faut donc chercher plusieurs joueurs de haut niveau en attaque et travailler également les automatismes. Je suis sûr qu'avec cela, l'équipe d'Algérie sera plus performante lors de la prochaine édition. Nous avons un problème d'efficacité et nous sommes ici avec les meilleures équipes du monde. Nous nous sommes créé pas mal d'occasions que nous n'avons pas réussi à concrétiser. En revanche, la Slovénie qui a eu la chance de son côté, a remporté le match. C'est cela qui fait la différence en football et nous ne pouvons pas le prévoir. Je suis très satisfait du comportement de mes joueurs et je les félicite», conclura-t-il. Le gardien de but «Il n'est pas question de changer Chaouchi sauf s'il le demande» l Saâdane a pris la défense de son gardien de but Fawzi Chaouchi, auteur d'une bourde qui a valu la défaite aux Verts. «Chaouchi est notre meilleur gardien actuellement et donc, pour moi, il n'est pas question de le changer sauf si c'est lui qui le demande. D'ailleurs, je suis allé l'encourager à la fin de la rencontre parce qu'il faut reconnaître qu'il a réalisé une belle prestation. Ce n'est pas une bévue, aussi grave soit-elle, qui va remettre en cause son talent. Capello était dans la même situation. Cela peut arriver à tout le monde et celui qui joue au football connaît bien cette réalité. Le joueur est conscient de l'erreur qu'il a commise et il a demandé pardon à l'équipe dans les vestiaires. Il ne faut pas revenir sur cette action. Chaouchi est gardien de but d'avenir et devra continuer à travailler pour progresser», dira-t-il. L'aveu L'Algérie et le haut niveau, un grand fossé l Le sélectionneur national n'a pas été convaincant dans son analyse pour apporter des précisions sur ce qui n'a pas marché face à cette équipe de Slovénie qui n'avait rien d'un foudre de guerre. Il dira que son équipe était bien en place aussi bien défensivement qu'offensivement. Mais il reconnaît qu'il manquait l'automatisme devant. «Je n'ai jamais cessé de le dire et de le répéter : ‘'Cette lacune demande un énorme travail, mais aussi du temps. Ce n'est pas du jour au lendemain que nous aurons une équipe homogène et performante. Il faut beaucoup de patience car nous avons une équipe d'avenir, qui en train de faire son apprentissage à un niveau où le moindre petit détail fait la différence. Je pense que c'est cela la réalité du football de haut niveau. L'apprentissage entre dans le cadre de la formation. C'est dans ce genre de match de haut niveau que nous pouvons progresser. Nous devons savoir surmonter les déceptions. C'est cela le haut niveau. Nous devons apprendre à nous maîtriser dans les conditions difficiles. C'est l'acquis que nous aurons lorsque nous affronterons les grandes équipes''».
