Portrait n Avec un record de 110 dons du sang, une médaille d'or de donneur obtenue en France, titulaire de surcroît d'une carte de donneur d'organes, Mme Kahla Fatima Attoumi incarne un bel exemple d'engagement en faveur de son prochain. Cette sexagénaire qui s'est présentée à l'Association d'aide aux malades et don du sang (Aamds), à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du don de sang, est née à Strasbourg, en France, de père algérien et de mère allemande. Ancienne sage-femme, installée à Béjaïa et à la retraite depuis le début de cette année, Mme Attoumi se dit fière, mais aussi émue, de pouvoir «secourir avec quelques gouttes de sang», des personnes en danger de mort. «Cela me fait énormément plaisir de donner du sang, d'apprendre que j'ai peut-être sauvé quelqu'un de la mort», a-t-elle affirmé d'une petite voix au sortir de la salle de l'Aamds, où elle a offert une pochette. Actuellement présidente de l'Association des donneurs de sang de la wilaya voisine de Béjaïa, Mme Attoumi, l'air débonnaire, rappelle que son premier don du sang remonte au dimanche 25 février 1973, à Skikda, lorsque, stagiaire à l'école paramédicale de cette ville, elle s'était portée volontaire pour sauver une parturiente qui avait besoin de sang Rhésus O positif. «Depuis, c'est devenu une culture que de donner mon sang», a-t-elle expliqué en exhibant, tout sourire, sa carte estampillée plusieurs fois à Alger, Tizi Ouzou, Kherrata, Béjaïa, Jijel et à l'hôpital parisien Lariboisière. Le hasard a voulu que son 100e don de sang ait lieu en France, ce qui lui a valu de décrocher une vraie médaille (en or massif) dans la ville de Wattrelos, située au nord de ce pays. Elle a également été décorée de plusieurs médailles d'honneur pour son geste humanitaire, tout au long des trente-sept longues années de bénévolat dans le don de sang. Mais ce parcours ne s'arrête pas là : cette citoyenne exemplaire, qui maîtrise bien les langues française et allemande, porte sur elle une carte de donneur d'organes, établie le 10 mars 2004, sur laquelle il est écrit «Je décide qu'après ma mort, tout prélèvement d'organes et de tissus pourra être effectué en vue d'une greffe. Je témoigne de cette décision en portant cette carte». Outre le don du sang, elle s'est aussi portée volontaire pour des prélèvements de plasma et de plaquettes, a-t-elle dit non sans fierté, rappelant que dans sa vie de sage-femme, elle a été tout le temps au service de l'humanité.