21% des morts au Bangladesh seraient imputables à la consommation d'eau de puits contenant de l'arsenic, même en petite quantité, selon une étude publiée en ligne par le Lancet. L'étude, conduite par une équipe menée par Habibul Ahsan, de l'université de Chicago, a porté sur 11 746 adultes suivis pendant six ans, avec analyse de la concentration d'arsenic dans l'urine, dont 407 sont morts au cours de cette période. Il en est ressorti que 21% des morts au Bangladesh et 24% de celles liées à des maladies chroniques pourraient être attribuées à la consommation d'eau contaminée par l'arsenic, à partir de concentrations de 10 microgrammes par litre. Plus la concentration d'arsenic dans le puits est élevée, plus le risque d'en mourir était important. Une exposition à long terme à l'arsenic a été liée à des risques accrus de cancers du foie, du rein, de la vessie ou de la peau, ainsi que des maladies de cœur. C'est un problème de santé publique dans au moins 70 pays, qui a été qualifié par l'Organisation mondiale de la santé de plus important empoisonnement de masse d'une population dans l'histoire. A ce jour, l'association entre l'exposition à l'arsenic et la mort n'avait pas été étudiée, soulignent les responsables de l'étude, et les estimations des effets sur la santé de cette exposition avaient été basées seulement sur les concentrations élevées d'arsenic.