Les choses passent tellement vite que nous ne nous sommes même pas aperçus que le premier tour du Mondial sud-africain a déjà pris fin avec son lot de victimes : l'Italie, championne du monde en titre, et le vice-champion, la France. Ces deux sélections ont la particularité d'avoir raté lamentablement leur Mondial, sportivement parlant, avec tout de même une option de scandale sans précédent pour les Bleus du tristounet Domenech. Au moment où la presse de ces deux pays règle ses comptes avec les instances et les acteurs directs de la débâcle, l'Afrique compte également ses victimes, au nombre de cinq sur les six sélections engagées dont le pays organisateur. Une première dans l'histoire de la Coupe du monde. Le Cameroun a déçu en alignant, pour la première fois, trois défaites de rang en étant que l'ombre de lui-même. Le Nigeria n'a été qu'une pâle copie de ce qu'étaient les Super Eagles des années 90, alors que l'Algérie, qui revenait après vingt-quatre ans d'absence, a eu l'honneur sauf, même si les résultats chiffrés sont loin d'être reluisants. La Côte d'Ivoire a fait tout de même mieux dans le groupe de la «mort» en récoltant quatre points, dont une victoire face aux Nord-Coréens et un nul contre le Portugal. Seul le Ghana, vice-champion d'Afrique en Angola, en janvier dernier, a réussi à passer aux huitièmes de finale comme il l'avait déjà fait en 2006. Terre de football et de formation par tradition, le Ghana, qui a souvent brillé chez les jeunes catégories (champion du monde chez les U17 en octobre dernier), ira défier les étonnants Américains qui ont terminé à la première place de leur groupe C, devant l'Angleterre s'il vous plaît. Ah les Amériques ! Avec sept sélections, le nouveau continent est vraiment passé en force avec la ferme intention de terminer sur le podium. Hormis, le Honduras qui a été lâché en cours de route, ils seront cinq pays d'Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Chili) et deux du Nord et du Centre (Etats-Unis et Mexique) à animer les huitièmes de finale avec l'assurance d'en placer déjà deux en quarts puisque deux grandes affiches devront les partager avec d'un côté Argentine - Mexique et de l'autre Brésil - Chili. Il va y avoir de l'ambiance et de la passion dans l'air. Le continent asiatique n'est pas en reste puisqu'il confirme la régularité et les progrès de nations comme le Japon et la Corée du Sud qui ont impressionné les observateurs par la qualité de leur football, toujours fait de technique et de vivacité. Opposés à deux équipes sud-américaines (Uruguay et Paraguay), dans une confrontation de style, Sud-Coréens et Nippons ont un bon coup à jouer pour aller encore plus loin dans leur quête d'atteindre le dernier carré. Reste le Vieux continent qui n'a pu placer que six nations dont trois tomberont dès ce tour avec deux chocs, l'un anglo-saxon entre l'Angleterre et l'Allemagne, et l'autre ibéro-lusitanien mettant aux prises l'Espagne avec le Portugal, alors que la surprenante Slovaquie, qui se qualifie au second tour pour sa première participation à un Mondial, trouvera sur son chemin les Oranje mécaniques qui poursuivent sur leur lancée des éliminatoires en réalisant le grand chelem. De belles et passionnantes confrontations en perspective, avec la présence de cinq anciens vainqueurs qui auront leur mot à dire et des prétendants qui veulent bousculer la hiérarchie en se frayant un chemin dans le cercle très restreint de ceux qui ont déjà atteint le Graal. Dans un monde où le football se démocratise, la nation multicolore a, jusqu'à maintenant, réussi son pari d'accueillir, avec honneur et hospitalité, à coup de Vuvuzelas et de Jabulani, un tel événement. «Le vainqueur est l'Afrique. Le vainqueur est le football», comme se félicitait Josep Sepp Blatter, le président de la FIFA, lorsqu'il annonçait à l'Afrique du Sud qu'elle était organisatrice du plus important rassemblement du football planétaire.