Arrogance n «Il n'y a pas le moindre doute» que la construction reprendra dans les colonies de Cisjordanie occupée, a affirmé ce mardi une ministre israélienne. «Le gouvernement a ordonné un gel temporaire, et cette décision est intangible. Il n'est pas question pour Israël d'essayer, au prix de concessions, de convaincre les Palestiniens d'engager des négociations de paix directes», a ajouté la responsable israélienne. Ces déclarations interviennent alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est attendu aujourd'hui mardi à Washington pour une rencontre avec le président américain. Juste avant son départ pour Washington, Netanyahu a convoqué plusieurs ministres du Likoud pour les informer des messages politiques qu'il entendait transmettre aux responsables américains, selon la radio publique. Le Premier ministre de droite a fait adopter en novembre dernier, sous la pression des Etats-Unis, un coup de frein de 10 mois à la colonisation en Cisjordanie. Ce processus, suspendu depuis l'offensive israélienne contre la bande de Gaza en décembre 2008, a repris le 9 mai sous la forme de discussions indirectes, dites de «proximité», par l'intermédiaire de l'émissaire américain George Mitchell. Toujours à propos de la colonisation, l'Organisation israélienne pour les droits de l'homme B'Tselem a indiqué dans son dernier rapport qu'un cinquième des parcelles sur lesquelles ont été construites les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée sont des terrains privés appartenant à des Palestiniens. «21 % des parcelles sur lesquelles ont été construites 121 implantations et une centaine d'avant-postes en Cisjordanie sont des terrains qu'Israël reconnaît comme étant des propriétés privées palestiniennes », écrit l'ONG. «Les principales méthodes qu'Israël utilise sont la réquisition du terrain pour des nécessités militaires, sa déclaration ou son enregistrement comme terrain de l'Etat et l'expropriation pour des besoins publics», explique B'Tselem. Le texte souligne que quelque 300 000 Israéliens vivent actuellement dans les colonies en Cisjordanie, et environ 200 000 autres dans le secteur oriental de Jérusalem conquis et annexé par Israël en juin 1967. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, qui considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé. Sur un autre plan, les ministres espagnol, français et italien des Affaires étrangères se rendront au courant de ce mois de juillet dans la bande de Gaza pour «vérifier» l'allégement du blocus promis par Israël, a annoncé hier lundi le chef du gouvernement espagnol. Les ministres allemand et britannique des Affaires étrangères se sont joints à eux pour appeler Israël à modifier sa politique à l'égard de la bande de Gaza. Les cinq ministres «soulignent la nécessité d'un changement fondamental de politique pour conduire à un règlement durable de la situation à Gaza, en conformité avec la résolution 1 860 du Conseil de sécurité de l'ONU».