Objectif n La décision d'affectation de ces médecins vient pallier le déficit dont souffrent nos structures de santé. Djamel Ould Abbès a annoncé, lors de l'inauguration du nouveau siège et de la salle de régulation du SAMU à Alger, que 1 000 médecins ayant décroché en décembre 2009 leur Diplôme d'étude en médecine spécialisée (Dems), seront affectés dans les différentes structures de santé, notamment dans les Hauts Plateaux et le sud du pays. Selon le premier responsable du secteur de la santé, cette répartition prendra en considération la disponibilité des moyens techniques et des laboratoires. Dans ce sens, il a souligné qu'il est inutile d'envoyer des spécialistes fraîchement sortis de l'université dans des structures de santé qui ne disposent pas des moyens nécessaires leur permettant d'exercer leur profession. En outre, lors d'un entretien avec une délégation d'une vingtaine de spécialistes, M. Ould Abbès a assuré qu'il s'est entretenu avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour impliquer davantage les walis dans cette répartition des médecins spécialistes. Le ministre de la Santé a expliqué que son collègue de l'Intérieur a adressé une note à tous les walis pour connaître les besoins en médecins spécialistes dans leurs établissements sanitaires et réunir les conditions d'accueil et les plateaux techniques. Il s'engage également à garantir aux médecins spécialistes affectés hors leur wilaya de résidence, des logements de fonction. Interrogé à propos de l'appui que vont apporter ces médecins spécialistes, le Dr Mohamed Bekkat -Berkani, président du Conseil national de l'ordre des médecins, nous a expliqué que cette affectation intervient «en retard». «Cette affectation entre dans le cadre du service civil et il y a eu un retard dans l'affectation de ces médecins», a-t-il précisé. Notre interlocuteur nous a expliqué que le service civil est de «justifier entre un et quatre ans, selon les zones d'affectation, un service qu'on doit à l'Etat et où on est, bien sûr, rémunéré». Mais le véritable problème, selon le Dr Bekkat, ne réside pas dans l'affectation de ces médecins mais plutôt dans la pérennité des soins qu'ils offrent. «Ce que nous avons remarqué c'est que la plupart de ces médecins affectés dans des endroits isolés, travaillent un ou deux ans et reviennent dans les grandes villes du Nord. Ce sont des médecins qui quittent très vite ces régions et ainsi il n'y a pas de continuité des soins», a-t-il affirmé. C'est pourquoi le président du Conseil de l'ordre des médecins estime qu'il faut penser à un système pour permettre à ces médecins de rester plus longtemps dans leurs zones d'affectation. «La solution n'est pas nécessairement dans le service civil mais dans les grands centres hospitaliers et hospitalo-universitaires de l'intérieur du pays. Les médecins spécialistes doivent être affectés dans le cadre d'une carrière dans ces endroits pour pouvoir assurer la pérennité des soins», a-t-il précisé.