Sidi Ali Ben Moussa a quitté Sakiet al-Hamra à la fin du IXe siècle de l'hégire, soit au XVIe siècle de l'ère chrétienne. Il est parti avec son frère Mohammed. tous les deux, après avoir traversé plusieurs régions de l'ouest de l'Algérie, ont décidé de se fixer dans le Djurdjura. Mohammed s'est fixé, lui, dans la tribu des Aït Djâd et Ali dans celle des Maâtkas. Les deux hommes sont bien accueillis par les Kabyles qui les adoptent aussitôt. Il y a déjà une zaouïa (timâamart) à Maâtkas, avec un cheikh qui y enseigne, mais un deuxième savant n'est pas à dédaigner. Signalons cependant qu'il existe une autre version qui dit que Sidi Ali Ben Moussa n'est pas venu du Sahara occidental, mais que c'est un enfant du pays. On dit même qu'il est originaire de la région d'Akal Aberkane et appartenait à une famille pauvre. Il avait perdu son père très tôt et jeune encore il devait travailler chez les riches villageois pour vivre. On le faisait trimer du matin au soir pour un salaire de misère, mais le jeune garçon ne protestait pas et prenait ce qu'on lui donnait. Il déjeunait d'un morceau de galette et d'une poignée de figues sèches que sa mère lui donnait avant son départ pour les champs et, le soir, en rentrant, il devait se contenter d'un couscous d'orge arrosé d'huile… Il n'y a pas de raison que cette version ne soit pas la bonne, mais celle qui dit que Sidi Ali Ben Moussa venait du Sahara occidental est aussi plausible puisque la plupart des saints de Kabylie viennent de là-bas.