Le théâtre algérien évolue et se construit, et le Festival national du théâtre professionnel était là pour le démontrer. C'est ainsi que Noureddine Amroune, universitaire et président du jury de la précédente édition a pu constater «d'immenses et riches travaux, marqués par un niveau de qualité sur tous les plans». Il relève, en outre, «les potentialités portées par bon nombre de jeunes comédiens qui ont assuré la relève», précisant que «l'art de l'acteur a été fort, comme la scénographie qui a été aussi forte et belle, mais pas utilisée par quelques metteurs en scène.» Cependant, «nous avons constaté qu'il y avait un manque de metteurs en scène. Pour être plus clair, je dirai qu'il y a un manque de metteurs en scène qui maîtrisent leur sujet. Ces derniers optent pour une méthode de recherche au lieu de travailler sur une méthodologie universelle. Pour la recherche d'autres méthodes, il faut laisser son expérience mûrir pour pouvoir après l'exploiter.» Toutefois, Noureddine Amroune se montre optimiste quant au devenir du théâtre algérien. «Un travail de fond est entamé depuis quelques années. Aujourd'hui, nous vivons les prémices d'une vraie relance du théâtre national. Le résultat est constaté par tout le monde. Pour preuve, durant seulement cette édition, nous avons remarqué un certain nombre de comédiens qui ne demandent qu'à se perfectionner et à s'épanouir. Le théâtre algérien a du potentiel. Il faut laisser à ces artistes les portes ouvertes et les moyens qui vont avec. Il faut faire confiance au présent et à l'avenir.» C'est ainsi que l'on a pu remarquer – mais ce n'est que dans l'ensemble – des comédiens qui, dotés d'un extraordinaire talent, ont eu une forte présence et qui se sont distingués par un niveau d'interprétation unique et notable. Et tant qu'il y a des comédiens, le théâtre continuera de se faire et ce, en dépit de quelques manques et faiblesses notamment au niveau de l'écriture ou encore de la mise en scène qui manquait surtout de crédibilité et de consistance.