Tradition n Le Festival du théâtre professionnel atteste, d'année en année, d'une pratique théâtrale dynamique et constante. Le festival national du théâtre professionnel est un moment fort et significatif pour les gens du théâtre. Car c'est un lieu de rencontres, d'échanges, d'approches et d'expériences et de débat dans le domaine de la recherche et de la réflexion sur l'expression théâtrale. Il est aussi un moment d'évaluation et de compétition : faire le bilan d'une année de pratique, encourager et développer l'émulation créatrice. D'année en année, le festival du théâtre professionnel atteste d'une pratique théâtrale dynamique et constante, notamment au niveau des théâtres régionaux, donc d'Etat. Et qui dit théâtre régional, dit théâtre professionnel. «Il y a réellement une relance de l'exercice théâtral», s'accordent à dire les professionnels. Il y a, certes, un regain d'activité, mais le théâtre en soi continue cependant de pâtir de nombreuses difficultés et crises. La précédente édition du Festival national du théâtre professionnel – du 24 mai au 4 juin – a reflété un théâtre dit professionnel hiératique, sclérosé. Un théâtre avec ses problèmes et ses défauts. Même le jury s'est accordé à déplorer le contenu de la compétition. Tahar Laâmiri, homme de théâtre et président du jury, regrette que le niveau ne réponde pas aux attentes espérées. Omar Maâyouf, universitaire à l'Ismas, affirme que «le niveau de compétition de la 4e édition est moins bon que celui de l'édition précédente». Les pièces proposées présentaient incontestablement des insuffisances notamment dans la mise en scène. Il reconnaît néanmoins les mérites des comédiens qui ont fait preuve de performances palpables et avérées, mais il regrette qu'ils n'aient pas été suffisamment encadrés. Leur jeu n'a pas été proprement et artistiquement dirigé. «Les capacités de jeu des comédiens n'ont pas été pleinement exploitées par le metteur en scène qui n'a pas su les diriger.» Pour sa part, Mohamed Adar, homme de théâtre (comédien), a regretté que la plupart des pièces n'aient pas répondu au niveau escompté, tout comme il a déploré que certains théâtres régionaux – dits professionnels – ont failli à leur mission, celle de présenter un produit théâtral de bonne facture. «Avant, c'était compréhensible lorsqu'on assistait à une représentation de mauvaise qualité, parce qu'il n'y avait pas d'argent pour financer un projet de haute facture. Or, aujourd'hui, il est inexcusable et inadmissible qu'un théâtre régional faillisse à son devoir, car les financements sont disponibles. Il est du devoir de chacun de donner le meilleur de soi-même», a-t-il déclaré. Mohamed Adar, en s'exprimant sur le jeu des comédiens, se réjouit, cependant, de la manière avec laquelle ils se sont illustrés. «La relève existe, et on peut se réjouir de ces jeunes qui expriment sur les planches leur passion pour le 4e art, et ce, à travers l'interprétation qu'ils partagent avec le public», ajoutant que «les comédiens ont, en outre, le niveau intellectuel et les capacités artistiques requises. Cette nouvelle génération est un acquis pour le théâtre algérien».