Clôture n Le rideau est tombé, hier, au TNA, sur la 5e édition du Festival national du théâtre professionnel. Durant quatorze jours, du 24 mai au 7 juin, le public, était nombreux, comme chaque année, à assister à diverses représentations et dans différentes catégories : celle du In et celle du Off. Des pièces offertes autant par les théâtres régionaux que par les troupes indépendantes. Même les compagnies étrangères, aussi bien arabes qu'européennes, ont tenu à répondre à l'invitation et participer au festival. Hier, tout a commencé avant la cérémonie, c'est-à-dire en début d'après-midi, où l'on assistait, çà et là, à l'intérieur ou à l'extérieur du théâtre, à un va-et -vient de tous les acteurs, ceux qui ont contribué au bon déroulement de cette présente édition : techniciens, agents de sécurité et agent d'administration… Tous vaquaient à leurs occupations, celle de veiller au bon déroulement de la clôture. L'on assistait aussi à l'afflux des comédiens et comédiennes, des invités et des différents participants ainsi qu'à l'arrivée progressive du public qui a tenu à marquer de sa présence la cérémonie de clôture. Il y avait également les journalistes… ou des amis du 4e art. A l'intérieur, dans le hall du TNA, ou à l'extérieur sur l'esplanade, ou même dans le café d'à côté (Tantonville), fréquenté surtout par des artistes et journalistes et aussi amis du théâtre, qui attendaient la clôture, les discussions allaient bon train. Un seul sujet occupait les conversations : qui remportera tel ou tel prix ? Et chacun d'aller de ses pronostics. A18 h passées, la grande salle du TNA est archicomble, le rideau se lève sur l'orchestre symphonique national qui a assuré le côté animation de cette cérémonie, marquée par la remise des prix aux lauréats. L'ensemble symphonique a interprété différentes partitions, les unes puisées du répertoire universel, les autres inspirées du terroir. S'exprimant sur cette 5e édition, M'hamed Benguettaf, commissaire du festival, dira : «Nous sommes fiers des comédiennes et des comédiens, des jeunes, qui ont créé une belle ambiance festive pendant quatorze soirées», et d'ajouter : «Notre but est de les encourager à poursuivre leur chemin vers le professionnalisme.» A noter qu'outre les différentes représentations théâtrales qui ont gratifié le public deux semaines durant, un colloque portant sur le thème «L'emploi du patrimoine dans le théâtre maghrébin» a eu lieu, en marge du Festival, ainsi que des ateliers de formation relatifs à l'art de conter, à l'actorat, à la critique et à l'écriture dramaturgique. Pour rappel, cette 5e édition du Festival national du théâtre professionnel a été placée sous le signe de la création, avec pour slogan «Algérie éternelle». C'est dire combien la création, puisée du terroir et orientée vers l'innovation, continue. Avis du jury l Le président du jury, l'universitaire Noureddine Amroune, qui s'est félicité du bon déroulement du festival, a estimé, dans une allocution prononcée à l'occasion de la clôture de la 5e édition du Festival national du théâtre, que le contenu est notable, précisant que «toutes les pièces et ce, sans exception faite, ont été marquées par un jeu qui se voulait intéressant.» «Le jeu a connu cette année une amélioration sensible et remarquée», a-t-il indiqué, et de relever, au passage, l'importance de la formation menée par des professionnels dans les différents domaines de l'exercice théâtral, notamment celui de l'actorat. Noureddine Amroune a, ensuite, souligné la nécessité d'encourager l'écriture dramaturgique, en initiant, à cet effet, des ateliers d'écriture encadrés par des professionnels en vue d'améliorer le texte théâtral. Il a, en outre, appelé les compagnies de théâtre à utiliser les textes écrits par des spécialistes en 4e art pour contribuer à la sauvegarde de l'œuvre dramatique. Il a, par ailleurs, recommandé de donner, dès l'année prochaine, et à chaque édition le nom d'une personnalité de théâtre, réputée pour son dévouement, comme il a préconisé la création et l'institutionnalisation, dans les prochaines éditions, d'un prix récompensant le meilleur travail chorégraphique afin d'encourager la création et l'innovation en ce sens, car, a-t-il fait savoir : «La chorégraphie est une composante de l'activité théâtrale.» Pour ce faire, c'est-à-dire pour développer l'art de la chorégraphie et son intégration au travail théâtral comme étant un élément à part entière, Noureddine Amroune a recommandé d'initier des ateliers de formation. Palmarès Meilleures interprétations féminines l Nadia Larini «Amama assouar el-madina» du Théâtre régional de Skikda l Yasmina Abdelmoumen «Nouzha fi ghadab» du Théâtre national algérien Meilleure interprétation masculine l Alloua Zermani «Tartuffe» du Théâtre régional de Constantine l Ramzi Kedji«El-hachamine» du Théâtre régional de Batna Meilleur espoir masculin l Nabil Assli «Nouzha fi ghadab» du Théâtre national algérien l Mibani Mohamed Abdelhakim «20 minutes» de la compagnie théâtrale Echourouk de Mascara Meilleur espoir féminin l Bessaâdi Soraya «Si Partouf» du Théâtre régional de Tizi Ouzou l El-Werfoufi Rahi «Leïla» du Théâtre régional de Mascara Meilleure scénographie l Hamza Djaballah «Lahadhate masrah» du Théâtre régional de Guelma Meilleur texte «El Marella» d'Omar Cherouk de la compagnie théâtrale Masrah Etadj de Bordj Bou-Arréridj Meilleur spectacle «Moughri Enoudjoum» du Théâtre régional de Sidi Bel Abbes Meilleure musique l Salim Souhali «Blaoui Essadef» du Théâtre régional d'Annaba Meilleure mise en scène l Sonia «Amama assuar el-madina» du Théâtre régional de Skikda Prix du jury «Nouzha fi ghadeb» du Théâtre national algérien Prix spécial Au regretté Tewfik Mimiche du Théâtre régional d'Annaba Des impressions et des émotions Sonia l «Je suis très contente d'avoir reçu ce prix et je voudrais saisir cette occasion pour dire que si j'ai eu ce prix aujourd'hui, c'est également grâce au travail de tout le staff qui m'a entourée pendant le montage de cette pièce, à savoir scénographe, chorégraphe ou musique. Ce prix, je l'ai eu grâce aussi à toute l'équipe des comédiens et comédiennes qui se sont tous investis dans ce spectacle auquel ils ont cru, et c'est pour cela qu'aujourd'hui on est heureux de ce résultat.» Hassan Assous (metteur en scène de «Moughri Enoudjoum» du Théâtre régional de Sidi Bel Abbes) l «Je suis heureux, mais je dois préciser que le spectacle est le résultat d'un travail d'équipe. Cela fait cinq ans que nous construisons ensemble quelque chose. Et nous sommes très heureux que le public ait pu apprécier notre spectacle. Voilà. Que la fête continue, que le théâtre continue. Je suis d'autant plus heureux pour les jeunes. Ce prix m'encourage à aller de l'avant et continuer à œuvrer pour hisser le théâtre au plus haut niveau. Je ne peux qu'être fier de mes comédiens et de toute l'équipe qui s'est donnée à fond pour réussir le spectacle. Ce prix démontre aussi l'expérience menée par le théâtre régional de Sidi Bel Abbes qui est fait par des jeunes. Ces derniers ont montré leur talent dans cette pièce.» Djamel Guermi (metteur en scène de «nouzha fi ghadeb» du TNA) l «C'est vrai que c'est ma première expérience dans la mise en scène, mais je considère cela comme un piège. Un piège, pourquoi ? Parce que j'ai peur de tomber dans l'autosatisfaction. Ce prix est une responsabilité. Il me donne la force et la volonté d'aller de l'avant et de travailler davantage.» Nadia Larini l «Je crois avoir mérité ce prix, parce que j'ai beaucoup travaillé pendant trois mois, et là, je suis heureuse, parce que mes efforts ont fini par payer. Par ce prix, je suis désormais plus responsable, responsable car je suis amenée désormais à travailler davantage et à donner, dans chaque représentation, le meilleur de moi-même. Et même si je ne suis pas récompensée, il faut maintenir le niveau et maintenir la barre très haut.» Ramzi Kedji l «C'est une fierté pour les jeunes Algériens. Ces jeunes comédiens au talent prometteur. Ce prix est le résultat d'efforts et de responsabilité.»