Résumé de la 4e partie Intrigué, le journaliste demande d?interviewer Marie Baker en personne. On lui oppose un refus catégorique. Pour les habitants de Lynn, le «docteur» Kennedy était un éminent praticien et Marie une femme vouée aux obscures besognes de l?enseignement. Elle s?en irrita au point de rompre leur asssociation. Après quoi, elle modifia son enseignement. Réfutant les pratiques d?attouchements comme contraires à la morale, elle lui intenta un procès qu?elle perdit, répandit le bruit qu?il n?était qu?un ignare charlatan et l?accusa même de sorcellerie? Voilà tout ce que le dénommé Richard Kennedy peut apprendre au journaliste du Word. Mais les héritiers d?un certain docteur Quimby, en procès contre Marie Baker, vont lui apprendre beaucoup plus. Voici ce qu?ils racontent : en 1865, leur père, naguère ouvrier horloger, s?était fait lui-même docteur. Etabli dans le New Hampshire, il avait étendu sa réputation au-delà des limites de l?Etat. Disciple de Mesmer, le découvreur du «fluide animal», il professait que l?on peut guérir en agissant sur ce fluide par le moyen d?attouchements. Il y ajoutait un traitement psychologique en affirmant : «Vous ne souffrez plus, vous êtes guéri». Et il prospérait. Un jour d?octobre 1862 (quarante-quatre années avant l?enquête du Word), le docteur Quimby vit entrer dans son cabinet, portée sur une civière, une femme au visage émacié. Depuis des années elle n?avait pratiquement plus l?usage de ses membres inférieurs. Ayant entendu parler de la nouvelle science du docteur Quimby, elle avait emprunté, non sans peine, car elle était totalement démunie, les quelques dollars nécessaires pour payer le train. Dès la première séance, les progrès furent spectaculaires. Quinze jours plus tard, Marie Baker, guérie, retrouvait une seconde jeunesse ! En même temps, elle se découvrait un but dans l?existence : faire connaître la méthode de guérison par l?esprit du docteur Quimby. Pour cela, le docteur lui confia les cahiers où il notait ses observations de façon maladroite et sommaire, afin qu?elle rédigeât un livre? C?est ce fameux livre qu?elle allait intituler plus tard Science et santé et signer de son nom. Elle ne le rédigea d?ailleurs pas tout de suite. Elle ne s?y attela que cinq ans plus tard. Et c?est là que le procès des héritiers Quimby trouve sa source : non seulement elle écrivit le livre entièrement à son profit, mais voici comment elle en raconta l?origine. «Le 3 février 1876 à Lynn, trois années après le traitement du docteur Quimby, j?étais tombée malade et, une fois de plus, je ne pouvais me servir de mes jambes. J?ai ouvert la Bible au hasard et j?ai lu le récit de la guérison du paralytique. C?est alors que Jésus m?est apparu. J?avais contemplé sa face, entendu sa voix : ?Marie lève-toi.? Depuis, debout, servante élue par le Seigneur, j?enseigne la vraie doctrine.» Voilà pourquoi les héritiers du docteur Quimby, l?inventeur de la guérison par l?esprit, proclament que Marie s?est approprié sa «découverte» pour en tirer un monceau de dollars ! Il faut tout de même rendre à Marie Baker Eddy cette justice : elle mit sept ans à rédiger l?ouvrage. Lorsqu?il fut publié, en 1875, comme aucun éditeur n?acceptait de risquer un dollar (Marie non plus) elle eut l?idée de fonder une société : «Les Editions de la Christian Science» et ce sont ses disciples les plus zélés qui y investirent leurs économies. Elle se contenta de recevoir un dollar de droits par volume vendu. (à suivre...)