But n Le Festival national de la chanson chaâbie qui se tiendra du 25 au 31 août, s'assigne, et ce depuis sa première édition en 2006, deux objectifs. D'abord la promotion et le développement de ce genre populaire dans son texte classique comme sous sa forme modernisée, et ce, en offrant aux jeunes talents, issus de différentes régions du pays, la possibilité de faire valoir leurs potentialités d'interprétation. Ensuite, le comité d'organisation, c'est-à-dire le commissariat, à sa tête Abdelkader Bendamache, se soucie de la préservation de ce patrimoine musical plusieurs fois séculaire. Ce souci se traduit aussitôt et d'une façon évidente, par la publication, depuis 2007, d'un livre, voire d'une anthologie consacrée à l'histoire du chaâbi et à l'apport de ses interprètes à son enrichissement et à sa préservation. C'est ainsi que le commissariat se soucie de la restitution de cette mémoire musicale, donc de toutes les connaissances relatives à ce genre musical, et ce, à travers les grandes figures qui l'ont marqué en vue de sa pérennisation. La publication – celle-ci constitue le meilleur moyen de préserver le patrimoine musical et de le transmettre aux générations futures, assurant ainsi la relève – ne se limite pas seulement au cadre du festival. Mais le travail se poursuit tout au long de l'année, notamment avec Abdelkader Bendamache, qui, adepte inconditionnel du chaâbi et foncièrement soucieux de la sauvegarde de la musique du patrimoine d'une manière générale, a, à son actif, plusieurs publications, toutes traitant de la musique et de l'histoire du chaâbi. L'Anthologie du patrimoine musical national, Les grandes figures de la musique algérienne (en trois tomes), Abdelkrim Dali, Mahboub Bati et El Boudali Safir… sont autant d'ouvrages publiés et que leur auteur veut léguer comme héritage aux jeunes générations. Abdelkader Bendamache ambitionne de publier le quatrième tome des grandes figures de la musique algérienne, ainsi que le deuxième tome du recueil de poèmes populaires, Blaoui El Houari et Saloua. Il a publié, il y a quelques semaines seulement, la suite de l'anthologie du patrimoine musical avec cheikh Amar Zahi. Il prépare également un autre ouvrage sur la vie et l'œuvre de Cheikh El-Hadj Mrizek.La préservation de ce patrimoine musical qu'est le chaâbi se fait aussi par le biais de la formation et de la communication du savoir aux jeunes par les professionnels. La publication et la formation ont pour but de réhabiliter ce patrimoine, qui, soulignons-le, a connu quelques altérations. «Ce genre musical a connu des altérations», dira Abdelkader Bendamache, et d'ajouter : «Notre rôle est de procéder à un recentrage basé sur la recherche scientifique et à ses corollaires, la communication, la publication et la diffusion sous toutes leurs formes.» Le festival, qui se déroulera pendant une semaine, verra la participation de jeunes amateurs, des talents venus des quatre coins de l'Algérie. Les candidats, qui se produiront sur scène pendant sept jours, à raison de quatre par soirée, devront répondre au profil artistique dressé par le commissariat de ce festival : la connaissance du répertoire musical, notamment de la qçida interprétée, l'apprentissage du texte et le jeu instrumental. La 5e édition sera marquée par un hommage aux grands maîtres du chaâbi, à l'instar de Cheikh Hsissen (Ahcène Larbi, décédé en 1959 à Tunis), Cheikh El-Hadj Boudjemâa El-Ankis et Cheikh Maâzouz Bouadjadj. Elle s'étendra aux grandes agglomérations de l'Algérois comme Chéraga, Douéra, Draria, Bab El-Oued, Hussein Dey, Belouizdad et Bouzaréah, une manière de décentraliser ce festival. Le jury comprend sept artistes et spécialistes et sera présidé par le maître Boudjemâa El-Ankis.