Objectif n Bientôt un nouveau programme de santé basé essentiellement sur la formation et l'encouragement de la production locale du médicament sera bientôt lancé. Dans le département du nouveau ministre de la Santé, un vent de changement dans l'organisation et le fonctionnement du secteur s'annonce pour les prochains jours. Dans une conférence de presse organisée hier mercredi sur le dispositif de prévention saison estivale 2010, Djamel Ould Abbas a tenu à mettre en relief les nouvelles dispositions qu'il compte entreprendre pour garantir une bonne qualité des soins. Il s'agit notamment d'encourager l'investissement dans la production des médicaments, et ce, à travers des avantages fiscaux. On parle dans ce cadre d'une révision des marges bénéficiaires des pharmaciens et l'infirmation de la spéculation. «Ils sont importateurs et grossistes en même temps», a souligné le ministre qui a laissé entendre que des mesures seront prises contre ces importateurs à double casquette. La prise en charge des problèmes socio-économiques des professionnels du secteur a été, elle aussi, largement mise en exergue par le ministre. Celui-ci a tenu à rassurer, à cette occasion, les citoyens sur la disponibilité des vaccins et la fin de la pénurie dont ont fait l'objet certains médicaments. Il s'agit aussi d'adapter le système de santé aux besoins des expressions épidémiques de chaque saison. Un plan ORSEC qui consiste en premier lieu à mobiliser les établissements extra-hospitaliers 24 h sur 24. 174 polycliniques, 95 établissements hospitaliers et 15 unités du SAMU seront à cet effet ouverts aux citoyens jour et nuit. Evoquant la situation épidémiologique qui règne dans notre pays, le ministre s'est dit très satisfait des améliorations constatées sur le terrain. Le directeur de la prévention au ministère de la Santé lui emboîte le pas dans son exposé sur la tendance évolutive des épidémies fréquentes en été. Ainsi, selon les statistiques du Dr Mesbah arrêtées au premier trimestre 2010, aucun cas de choléra n'a été enregistré pour cette année. En revanche, il a été recensé 90 cas de typhoïde, soit 0,25 sur 100.000 habitants. Les intoxications alimentaires, quant à elles, restent fluctuantes avec tout de même une relative baisse pour 2009. L'année dernière a enregistré 2 905 intoxications et un décès contre 3 267 cas d'intoxication et neuf décès en 2008. Ces toxi-infections alimentaires collectives sont générées à 60 % par la restauration collective. Les 40% restants sont imputés à la restauration familiale. Parmi les facteurs favorisant, on citera le non-respect des règles d'hygiène et de salubrité des établissements à caractère alimentaire, mais aussi le manque de professionnalisme et d'expérience chez les manipulateurs des denrées alimentaires. A noter que les intoxications coûtent un milliard 600 millions de centimes, estime l'intervenant. Il appelle dans ce contexte les acteurs dans les différentes phases de la chaîne alimentaire à plus de professionnalisme et une application stricte de la réglementation.