Mme Rahal assurera l'intérim à la tête de la direction de la pharmacie au ministère. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Redjimi, vient d'installer un intérimaire à la direction de la pharmacie. Le poste de directeur par intérim est revenu ainsi à Mme Rahal qui occupait, auparavant, le poste de sous-directrice, chargée des Centres hospitalo-universitaires (CHU) pendant cinq années. Mme Rahal est pharmacienne de formation. Ce qui a certainement motivé le choix du ministre. Le premier responsable du département de la Santé souhaite, à travers cette décision, créer une nouvelle dynamique au sein du staff dirigeant. “Je voudrais que tout le monde se mette au travail. Il n'y a plus de place à la figuration”, tient-il à préciser. Le message de M. Redjimi est on ne peut plus clair : les responsables doivent se conformer à la stratégie envisagée par le gouvernement pour la réforme du secteur. Des changements ont été également apportés à d'autres directions centrales, telles que la DAG, le contrôle du budget, les structures de santé… Le ministre de la Santé compte, de ce fait, revoir l'organisation du secteur pour une meilleure mise en œuvre des mutations projetées. Dans ce sens, des experts ont été d'ores et déjà contactés. Par ailleurs, l'interdiction d'importer à une dizaine d'importateurs des produits pharmaceutiques, décidée il y a quelques mois par l'ex-directeur de la pharmacie, n'est plus d'actualité. L'idée est désormais abandonnée. “Aucun importateur n'est actuellement interdit d'activité”, tient à préciser le ministre. En revanche, la liste de 129 médicaments interdits à l'importation est toujours maintenue. L'application de cette mesure est en vigueur, car ces produits sont fabriqués en Algérie. Les producteurs locaux disposent d'un stock qui assure une couverture pour une période de six mois. “Si nous constatons que la disponibilité de l'un des médicaments figurant sur cette liste ne peut atteindre les six mois, nous libérerons son importation”, avouera le ministre. Une démarche pareille semble épouser celle du gouvernement, fondée sur l'encouragement de la consommation du générique et la contribution à l'émergence d'une industrie pharmaceutique digne de ce nom en Algérie. Toutefois, la production des génériques doit se faire sous un contrôle rigoureux des prix de référence. Le citoyen trouvera, de ce fait, un médicament à la hauteur de son pouvoir d'achat. Ce qui, par voie de conséquence, garantira la pérennité des entreprises productrices et, par ricochet, le maintien des postes d'emploi, voire la création d'autres. Ces sociétés demandent à ce que la décision de blocage de ces médicaments à l'importation soit en parfaite harmonie avec le remboursement des produits fabriqués localement. Autrement dit, ces derniers doivent être inscrits sur la liste des produits remboursables. L'importation de médicament en quantités complémentaires aux besoins du marché, tel que décidé par le ministère de tutelle, est considérée par les observateurs comme une forme de “régulation” qui remettra de l'ordre dans le secteur. Cependant, la liste en question ne doit pas encourager la médiocrité. La mise en application de l'arrêté interministériel du 4 février 1996, fixant les modalités et conditions de présentation et d'apposition des vignettes sur les produits pharmaceutiques, permettra, également, au malade de voir à quelle hauteur le médicament qu'on lui a prescrit est remboursable. La “transparence” qui en découlera guidera les entreprises productrices à choisir le produit qu'elles mettront sur le marché et à planifier au mieux leur production. D'où la nécessité d'identifier et de définir la liste des produits remboursables et le prix de référence. La tutelle doit se pencher aussi d'une manière plus sérieuse sur le problème des pratiques illicites caractérisées par les ventes concomitantes, sans factures, et promotionnelles de produits pharmaceutiques. Que la puissance publique sévisse en urgence. Que les services concernés aux ministères du Commerce et de la Santé accomplissent leur rôle de contrôleur. Un autre chantier et non des moindres attend, en outre, M. Redjimi. Il s'agit de la composante et des prérogatives du comité technique de remboursement (CTR) dont un arrêté interministériel portant sur sa reconfiguration et la création d'une nouvelle commission a été mis en œuvre. Le nouveau regard sur le partenariat entre cette structure et les opérateurs économiques intervenant dans le secteur du médicament a été d'ailleurs bien accueilli par les producteurs et les investisseurs. Outre une équipe performante, le ministre gagnerait à associer les professionnels afin de pouvoir concrétiser les objectifs qu'il s'est assignés. B. K.