Résumé de la 56e partie n Le vieillard, qui garde la cité perdue dans le désert, consent à raconter son histoire ainsi que les causes de sa ruine. Les hommes se sont assis, comme le vieillard le leur a demandé. Ils auraient plutôt aimé qu'il les conduise dans le souterrain où ils pensaient y trouver d'autres richesses, mais ils n'ont pas osé le lui dire. Après tout, la curiosité était aussi forte que la convoitise… — Cette ville, dit le vieillard était, il y a de cela longtemps, une ville prospère. Elle s'appelait même la ville du bonheur éternel. D'autres lui donnaient le nom de la Cité aux toits d'or ou encore la Ville aux coupoles d'or ! Les plaques que vous avez vues sur le sol ne sont que les débris de l'ancienne splendeur… — Mais comment une ville aussi riche et aussi puissante a-t-elle pu tomber en ruines ? — C'est par la faute de ses habitants, mes compatriotes, dit le vieillard. Dieu nous a donné la richesse et la puissance, mais au lieu de le remercier et de faire comme il l'a recommandé, le bien , nous nous sommes montrés arrogants ! Nous refusions de donner l'hospitalité aux voyageurs de passage, chacun voulait amasser plus d'or que les autres ! Les cœurs, jadis bons et généreux, se sont endurcis… Le vieillard s'est brusquement arrêté de parler et s'est mis à regarder attentivement chacun des hommes, comme s'il cherchait à percer les intentions dans les regards et dans les cœurs. Ce regard devint si gênant qu'ils ont tous baissé les yeux. — La cité était jadis paisible, elle est désormais déchirée par des conflits…Il y a eu même des meurtres, pour de l'or, alors que nous ne savions que faire de l'or ! Et ce qui devait arriver arriva. Outré par tant de méchanceté, Dieu a voulu punir la cité inique et ses habitants. Un vent de sable s'est abattu sur eux, recouvrant tout, hommes et bêtes. Tous sont morts et les richesses sont restées sans propriétaire… — Vu l'état des ruines, a dit notre chef, cela a dû se passer il y a très longtemps ! — Oui, dit le vieillard, il y a des siècles ! Les hommes se sont regardés : comment ce vieillard a-t-il pu être témoin des événements qu'il raconte ? Mais ils étaient pressés qu'il parle des autres richesses de la cité. — On peut descendre dans la partie souterraine de la ville ? dit le chef. Nous voulons voir l'état des demeures ! — Dites plutôt que vous voulez voir les trésors… — Noble vieillard, accepte de satisfaire notre curiosité ! Le vieillard, en soupirant, accepte. — De toute façon, même si je disais non, vous m'auriez fait violence et vous seriez descendus… La soif de l'or permet tous les excès ! Les hommes descendent par le souterrain et leurs yeux émerveillés ont vu des richesses si immenses que certains d'entre eux se sont trouvés mal. Ils sont remontés à la surface, bien décidés à se servir. Ces biens sont, après tout, sans propriétaires, ce serait un péché de ne pas en profiter. — Nous partons demain, disent-ils au vieillard, nous te serons reconnaissants si tu nous montrais notre chemin ! — J'autorise chacun de vous à remplir d'or le capuchon de son burnous… C'est tout ce que je peux vous laisser emporter. (à suivre...)