Les premières journées des Championnats d'Europe d'athlétisme, dont les trois coups ont été donnés ce matin dans les rues de Barcelone par les marcheurs du 20 km, s'annoncent à l'enseigne de duels franco-britanniques sur le 100 mètres et le triple saut messieurs. Christophe Lemaître et Dwain Chambers, que 12 ans séparent, se jaugeront sur la ligne droite en séries cet après-midi, avant de probables retrouvailles en finale mercredi soir. Le cadet (20 ans), premier sprinteur blanc de l'histoire à courir sous les 10 secondes (9,98), a désigné Chambers «favori» de l'épreuve reine. Champion du monde en salle du 60 m, Chambers a accepté le rôle. «J'ai l'expérience pour gagner», a-t-il souligné. L'ancien banni pour dopage s'en remet aussi au souvenir de son compatriote Linford Christie, comme lui d'origine jamaïcaine, champion olympique du 100 m en 1992 à Barcelone. «C'est une source d'inspiration pour nous tous», a remarqué Chambers, qui s'attend néanmoins à un match très serré avec Lemaître. Lors de leur seule confrontation, le 19 juin à Bergen (Norvège), Chambers avait devancé son cadet de 3/100es (9.99 contre 10.02). Au triple saut, on retrouve la même opposition de générations entre le champion du monde britannique, Phillips Idowu, 31 ans, et le Français, Teddy Tamgho, 21 ans. Tamgho, d'origine camerounaise, est devenu le 3e performeur de tous les temps, le 12 juin dernier à New York, en atterrissant à 17,98 m. La Russie, qui avait écrasé l'Euro-2006 à Göteborg (Suède) avec un total de 34 médailles, dont 13 en or, attend son heure mercredi, à la longueur dames. L'entraîneur en chef, Valentin Maslakov, table sur 25 médailles. Certes, des ténors sont absents, de l'envergure de Yuriy Borzakovskiy et Tatyana Lebedeva, champions olympiques du 800 m et de la longueur en 2004 à Athènes. Tsarine de la perche, Yelena Isinbayeva s'est accordé pour sa part une année sabbatique. Mais la Russie a des réserves et de la densité dans beaucoup d'épreuves. A distance de l'ogre, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne escomptent entre 10 et 15 médailles. La Pologne, grâce notamment aux lancers, est également une nation qui compte sur le vieux continent. Et les Espagnols, qui ont quasiment tout gagné en sport ces dernières semaines? En athlétisme, leur domaine de compétence est confiné au demi-fond. Marta Dominguez, championne du monde du 3000 m steeple, Jesus Espana, le tenant du titre du 5000 m, le trio du 1500 m masculin, ou encore la marche, constituent autant de chances de médailles pour le pays hôte. Pourtant, le premier or pourrait être Italien, sur 20 km, avec Alex Schwazer, champion olympique du 50 km marche à Pékin. Organisation des mondiaux d'athlétisme La CAA appelle les pays africains à se porter candidats l Le président de la Confédération africaine d'athlétisme (CAA), Kalkaba Malboum, a exhorté lundi à Nairobi (Kenya) les gouvernements africains à se porter candidats à l'organisation des Championnats du monde d'athlétisme. Présent dans la capitale kenyane qui accueille à partir de mercredi les 17es Championnats africains d'athlétisme, le chef de la CAA a expliqué que l'événement mondial «ne peut se dérouler qu'avec la bénédiction des gouvernements respectifs». «Après l'organisation réussie de la Coupe du monde de la FIFA par l'Afrique du Sud, nous, nous demandons aux gouvernements africains de saisir l'opportunité et de se porter candidats à l'organisation de l'événement mondial d'athlétisme», a déclaré Kalkaba Malboum lors d'une conférence de presse. «Nous ne pouvons pas décider à la CAA quel pays devrait organiser l'événement, car nous n'en avons pas les moyens, mais nous pouvons soutenir un pays qui propose de le faire», a-t-il souligné. Le président de la CAA a également confirmé que l'Afrique du Sud organisera le premier Championnat africain de cross-country en 2011 après l'adoption par l'IAAF du nouveau format qui alterne l'événement africain avec l'événement mondial. Cyclisme / Tour de France Contador fêté lors de son retour à Madrid Alberto Contador, vainqueur du Tour de France 2010, a été fêté hier, lundi, à Madrid, reçu en fin d'après-midi par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, avant d'aller se faire acclamer à Pinto, où il réside, au sud de la capitale. Contador est «un exemple de travail et de ténacité, un très grand exemple de comment on doit combattre et se comporter dans le sport», a déclaré M. Zapatero en saluant le triple vainqueur de la Grande Boucle. Le chef du gouvernement socialiste en a profité pour souligner le moment «exceptionnel» que traverse le sport espagnol. Selon lui, l'Espagne est le pays du monde qui connaît actuellement «le plus de succès sportifs de haut niveau». Après la victoire au Mondial en Afrique du Sud, les sportifs espagnols ont encore brillé le week-end dernier : outre la victoire de Contador, le pilote Fernando Alonso a remporté le GP de F1 d'Allemagne et Jorge Lorenzo le Grand Prix des Etats-Unis de Moto GP. M. Zapatero s'est dit convaincu d'un prochain «quatrième» succès au Tour de France de Contador, dont la victoire avait également été célébrée dans l'après-midi par la Communauté de Madrid. Le champion cycliste devait ensuite se rendre à Pinto, localité de 40 000 habitants au sud de Madrid dont il est le «fils favori», et où un accueil enthousiaste était en préparation, comme lors de ses deux précédentes victoires. Procédure disciplinaire contre l'équipe d'Armstrong l L'Union cycliste internationale (UCI) a annoncé hier lundi l'ouverture d'une procédure disciplinaire à l'encontre de l'équipe RadioShack de Lance Armstrong pour «infraction au règlement sur la tenue des coureurs», après avoir retardé de 20 minutes le départ de la dernière étape en portant des maillots non réglementaires. Les coureurs voulaient porter des maillots noirs, avec le chiffre 28 sur le dos, pour rendre hommage aux 28 millions de personnes luttant contre le cancer, une maladie dont s'occupe la fondation de Lance Armstrong. Dans un communiqué, l'UCI dit qu'elle «regrette qu'une initiative pour une cause aussi noble que la lutte contre le cancer n'ait pas été coordonnée préalablement avec les Commissaires et les organisateurs de l'épreuve, ce qui aurait permis de demeurer dans le cadre du règlement». L'UCI précise que «l'intégralité du montant des amendes qui serait encaissé suite à cette affaire sera versée, le cas échéant, à la Ligue suisse contre le cancer». Tennis Federer tente Annacone l Roger Federer a annoncé hier, lundi, sur son site internet qu'il allait de nouveau tenter de s'adjoindre les services d'un coach officiel. Le Suisse a ainsi décidé de collaborer avec l'Américain Paul Annacone, resté célèbre pour avoir été l'entraîneur de Pete Sampras à partir de 1995. Le n°3 mondial précise qu'ils font un essai de quelques jours pour le moment. Un test pour Annacone afin de voir s'il peut ou non se fondre dans le clan Federer et apporter ou pas ce que l'ex-n°1 mondial cherche pour sans doute retrouver le trône. Annacone se souviendra évidemment que l'Australien Darren Cahill avait lui aussi été appelé pour un test, avant d'être recalé. Formule 1 Le président de Ferrari fustige l'hypocrisie Luca di Montezemolo, président de Ferrari, a dénoncé hier, lundi, l'hypocrisie régnant selon lui dans le monde de la Formule 1 après l'amende de 100 000 dollars infligée à son écurie pour avoir influencé par des «ordres d'équipe» le Grand Prix d'Allemagne remporté dimanche par Fernando Alonso. La victoire de l'Espagnol avec 4,1 secondes d'avance sur son coéquipier Felipe Massa a été source de controverse dès le moment où le Brésilien, en tête depuis le départ, a laissé passer Alonso après en avoir reçu l'ordre à peine voilé. Massa a subi une attaque en règle dans la presse brésilienne de lundi, tandis que les journaux britanniques, volant au secours de l'écurie McLaren, en tête du championnat du monde, est prompte à dénoncer «une magouille Ferrari». «Personnellement, je pense qu'il ne faut pas de consignes d'équipe en Formule 1, comme dans tous les sports automobiles», a déclaré de son côté à Reuters Jenson Button, champion du monde en titre. Cité sur le site internet de Ferrari (www.ferrari.com), Montezemolo rappelle que les consignes en F1 existent depuis fort longtemps, même si l'on en parle peu. «J'en ai fait moi-même l'expérience lorsque j'étais directeur de l'écurie, du temps de Niki Lauda et pas seulement à cette époque», dit-il. «Donc, arrêtons avec cette hypocrisie, même si je suis enclin à croire que certains auraient bien aimé voir nos deux pilotes s'éliminer l'un l'autre, mais ce n'est certainement pas le cas pour moi et bien sûr pour nos supporters», ajoute-t-il. La Fédération internationale du sport automobile (FIA) a convoqué les deux pilotes et le directeur de l'écurie italienne, Massimo Rivola. Les quatre commissaires de course ont sanctionné Ferrari pour infraction au règlement et au code d'éthique de la F1. La FIA a en outre fait savoir que l'écurie serait déférée devant le Conseil mondial de l'automobile qui peut prononcer des sanctions illimitées.