Résumé de la 3e partie n Sinclair, dans le cadre de son enquête, va à la poste où il apprend que Mme Carrington envoie régulièrement un petit colis.. Attendez... C'est à l'étranger, au Canada. Ah ! voilà... Mlle Pamela Burnet, 1012 Silver Street à Vancouver. Dans l'esprit de Sinclair Bruce, qui retourne à toute allure au volant de sa voiture vers la villa des Carrington, les pensées se bousculent. Il y a d'abord de la satisfaction professionnelle. Cette fois, il comprend tout le mécanisme. Il s'agit bien d'une escroquerie à l'assurance. Depuis un certain temps, Elisabeth Carrington envoyait ses bijoux, ses bijoux qu'elle ne porte jamais, à sa mystérieuse correspondante. Tant qu'il lui en restait, on ne s'apercevait de rien. Or, lundi, elle a dû expédier le dernier, ce qui l'a obligée à monter cette comédie du vol. Sinclair se sent aussi gagné par une violente colère. Ah ! elle l'a bien eu, la belle et douce Elisabeth avec ses mines alanguies et ses grands yeux implorants ! Et lui, il s'est laissé faire, mener par le bout du nez comme un gamin. Il se promet, dans quelques instants, de prendre une éclatante revanche. Mais quand il arrive devant la villa couverte de fleurs tropicales, Sinclair Bruce ne se précipite pas sur la sonnette, comme il en avait eu d'abord l'intention. Non ! Il se met à réfléchir... C'est seulement maintenant que toute l'étendue du problème lui apparaît ! D'accord, Elisabeth Carrington est une voleuse. Elle est coupable d'escroquerie à l'assurance, d'accord. Mais pourquoi ? Oui, pourquoi envoie-t-elle tous les six mois ses bijoux en pièces détachées à une Canadienne ? Et il n'y a pas que cela. Sinclair connaît Vancouver, il y a mené une enquête particulièrement difficile. Et Silver Street, il connaît aussi. C'est en plein quartier réservé : c'est la rue des maisons closes... Sinclair Bruce revoit le visage de Mme Carrington. Sa première intuition était la bonne. Cette femme a peur. Mais pas seulement d'être découverte. Elle a peur de quelque chose de bien plus grave, de bien plus dangereux qu'un simple vol de bijoux. En sonnant pour la seconde fois chez les Carrington, Sinclair Bruce est désormais certain que son enquête ne ressemblera à aucune des précédentes... En pénétrant dans la villa, il est immédiatement repris par son étrange ambiance : le jardin intérieur, la volière avec la mélodie assourdissante des oiseaux tropicaux. Jusqu'au singe qui lui a sauté au visage, comme la première fois, et s'agrippe à son costume en tentant de lui arracher ses boutons. Pourtant, cette fois Elisabeth Carrington ne se précipite pas pour le délivrer de l'animal. Au contraire, elle le toise avec une froideur méprisante. — Encore vous ! Vous avez oublié quelque chose ? Sinclair sait que ce qu'il va dire est théâtral et cruel, mais il ne peut pas s'en empêcher. Après tout, elle lui a menti, elle s'est payé sa tête. — Oui, chère madame, j'avais oublié de vous parler de Pamela Burnet... S'il espérait produire un effet, c'est réussi ! Elisabeth tombe à la renverse. Honteux et désemparé, Sinclair Bruce se précipite pour la secourir tout en essayant de se débarrasser du singe qui ne veut pas le lâcher. Inès arrive en poussant de grands cris. Quelques instants plus tard, Elisabeth Carrington, étendue sur le grand divan en rotin, ouvre les yeux, mais elle fait immédiatement une grimace et se met à sangloter. Sinclair laisse passer un moment et l'interroge aussi doucement qu'il peut. — Cette... Pamela Burnet, c'est votre fille? (à suivre...)