«Rocky, Rocky», hurle la foule, tandis que Sylvester Stallone boxe contre son ombre, dans une banlieue parisienne connue pour ses violences urbaines. Sa visite début août illustre une offensive de charme américaine dans ces quartiers français mêlant pauvreté et immigration. L'interprète de Rocky et de Rambo est la troisième star de Hollywood à s'aventurer dans la banlieue parisienne cette année, après John Travolta en février et Samuel L. Jackson en avril. Ce dernier avait raconté à un auditoire attentif son enfance, en tant que Noir dans l'Amérique de la ségrégation raciale. A ses côtés figurait l'homme qui l'avait invité en France, l'ancien producteur de Hollywood, Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France. Cette visite, contrairement à celles de Stallone ou Travolta, ne s'inscrivait pas dans la promotion d'un film. Elle entrait dans le cadre d'une politique de l'ambassade américaine, destinée à créer des réseaux dans ces banlieues, à travers des projets artistiques, des débats et des programmes d'échange. Cet intérêt de l'Amérique d'Obama pour ces quartiers, qui s'étaient embrasés à l'automne 2005 dans de violentes émeutes, contraste avec une image parfois caricaturale qui colle aux banlieues françaises : chômage, pauvreté, délinquance et difficultés d'intégration des immigrés d'Afrique et du Maghreb.