Résumé de la 1re partie n Deux armées s'affrontent dans le Hainaut. D'un côté les Anglais et de l'autre les Français... Dans le camp des Anglais, quelqu'un est impatient de participer à ce qui se prépare. Il ignore tout des problèmes de l'Autriche, il ignore tout de la présence du roi de France dans le camp adverse. Mustapha, car tel est son nom, est un gros chien corniaud qui n'a d'yeux que pour son maître, un géant écossais barbu et rouquin qui fume une pipe d'écume. Le bâtard au caractère joyeux et fidèle ne s'intéresse qu'à son maître en kilt. Ils font tous les deux partie du corps des Highlanders de lord Ingoldsby... A six heures du matin, le duc de Cumberland donne l'ordre d'attaquer les Français et leurs amis suisses. Deux points d'attaque : Fontenoy, où le maréchal de Saxe a concentré ses troupes, et un point nommé Antoing. Le jour se lève à peine. Lord Cumberland ordonne que les Highlanders investissent le bois de Barry car c'est là que se trouvent Louis XV et son fils. Prendre le roi, comme aux échecs, serait le symbole de la victoire. Mustapha marche à côté de son maître, mais les Français résistent bien. Et soudain lord Ingoldsby s'inquiète : — Nous nous heurtons à une force de Français. Il nous faut des renforts d'artillerie et d'hommes sous peine d'être submergés. Les Highlanders se voient intimer l'ordre de se replier. Mustapha suit le mouvement. Puis lord Ingoldsby change à nouveau d'avis : — Attaque générale sur la brèche laissée par les Français entre le bois de Barry et Fontenoy ! Les coalisés tirent à force d'hommes de lourds canons dont les roues épaisses s'enfoncent jusqu'aux essieux dans le terrain détrempé. Derrière les canons, les Hollandais, les Hanovriens, les Ecossais. Les chefs français estiment qu'ils sont au moins au nombre de quinze mille hommes : — Qu'on s'empare des canons anglais à n'importe quel prix ! La fusillade part des deux côtés. Les servants des canons anglais tombent. Immédiatement ils sont remplacés. Les Ecossais en kilts aux couleurs vives s'affairent. Mustapha aboie comme un fou aux côtés de son maître dont la pipe s'est éteinte. En face, les Français se rangent en files. C'est le moment où lord Hay, chapeau à la main, lance aux troupes du maréchal de Saxe : — Messieurs les Français, tirez les premiers ! Cela semble bien chevaleresque pour un témoin inconscient. En réalité Lord Hay est un gros malin : si les Français tirent les premiers, il y aura des victimes dans les rangs coalisés, mais une fois la salve française tirée, les Français devront perdre un temps précieux à recharger leurs fusils à l'aide de leurs poires à poudre et des baguettes qui servent à enfoncer la poudre dans les canons du fusil. Les survivants coalisés pourront alors en profiter pour se précipiter sur les Français et n'en faire qu'une bouchée. Sans compter que les Anglais pourront prendre tout leur temps pour viser les Français ! Du côté français c'est un nommé Hauteroche qui commande les premières lignes. A son tour, chapeau à plumes à la main, il s'incline poliment et refuse de faire tirer ses troupes. Ce sont donc les Anglais qui tirent la première rafale. Sinon on risque d'y passer la journée. Les Français et les Suisses sont donc avantagés mais lord Cumberland n'a pas les deux pieds dans la même botte. Tandis que ses troupes rechargent leurs fusils, il lance ceux qui sont encore debout à l'assaut des Français, lesquels, surpris par ce manque de courtoisie, cèdent du terrain. Mustapha s'élance avec son maître barbu à l'assaut des troupes de Louis XV. (à suivre...)