Résumé de la 6e partie n A vingt ans, Gilles de Rais se met au service des Bretons pour délivrer leur duc, prisonnier des alliés de Charles VIII. Après l'épisode breton, il change de camp, se mettant au service du roi. Il lève cinq compagnies à ses frais et rejoint l'armée, dont il devient l'un des commandants. Sa bravoure force l'admiration de ses soldats, mais sa cruauté effraye un grand nombre d'entre eux. Quand il est vainqueur – et il l'est très souvent – il se montre impitoyable : il poursuit les vaincus et les fait passer au fil de l'épée, il jette ses soldats sur les populations civiles et participe lui-même aux massacres. Il prend un plaisir immense à assister aux tortures et aux exécutions, guettant dans les yeux des suppliciés, la peur de la mort. Après la bataille, c'est le repos du guerrier. Gilles se fait enlever son armure, il prend un bain, revêt une robe de soie, puis va festoyer avec ses guerriers. La nuit, avant de se mettre au lit, il fait un peu de lecture. Des ouvrages sur la guerre ou des personnages célèbres, tels que La vie des douze Césars de l'écrivain latin Suétone. Il admire les empereurs romains et se repaît de leurs frasques et de leurs crimes. César, Néron, Tibère mais surtout le sanguinaire Caligula vont lui servir de modèles. Ses excès commencent à faire peur et des gens scandalisés par son comportement alertent le roi mais celui-ci ne fait aucun reproche à Gilles : c'est un partenaire indispensable, et après tout, il ne fait que massacrer ses ennemis, les Anglais et leurs alliés français. D'ailleurs, Gilles ne va pas tarder à montrer son efficacité. En 1428, les Anglais ayant mis le siège devant Orléans, la situation du roi de France, Charles VIII est des plus délicates. En fait, les Anglais ont envahi une grande partie de son royaume et aidés par les ennemis traditionnels du roi, comme les Bourguignons, ils ambitionnent d'élargir leurs conquêtes, voire de s'emparer du royaume. Charles VIII, que l'on appelle «le Dauphin», parce qu'il n'a pas encore été sacré roi, s'est enfermé dans la ville de Chinon, avec les seigneurs qui lui sont restés fidèles. C'est alors qu'un connétable, qui a entendu parler de Gilles et de ses exploits, suggère au roi de le faire venir à la cour. Au même moment, une jeune femme, une obscure bergère lorraine, qui répond au nom de Jeanne d'Arc, arrive à Chinon. Elle prétend que des Anges lui ont parlé et l'ont incitée à aller délivrer Orléans. Elle a revêtu une armure et demande qu'on lui confie une armée. Le roi accepte et dès que Gilles de Rais arrive, il le nomme commandant de son armée et lui fait part de son intention de l'envoyer, avec Jeanne d'Arc, délivrer Orléans. Bien que le jeune homme répugne l'idée de se battre aux côtés d'une femme, il accepte la mission. Jeanne d'Arc, qu'il cherche au début à écraser de son mépris, le subjugue : le courage et la détermination ont forcé son respect et celui de ses compagnons. Avant d'arriver à Orléans, Gilles doit livrer plusieurs batailles. Il accumule victoire sur victoire, massacrant les Anglais et leurs alliés français par centaines. Le 29 avril 1429, il parvient, après une longue et sanglante bataille, à s'emparer d'Orléans. Le 17 juillet de la même année, Jeanne d'Arc procède au sacre de Charles VII à Reims. Gilles, lui, est nommé maréchal. Il n'a que vingt-six ans et c'est pour lui la gloire. (à suivre...)